Marché Les cyclones, la faiblesse des stocks américains et une demande sans cesse croissante constituent les raisons essentielles de la flambée. «Il n'y a rien de nouveau sous le soleil: c'est le cyclone, les stocks et le fait que la demande reste très forte et commence à pousser l'approvisionnement à ses limites.» Cette phrase d?un analyste américain résume, à elle seule, la situation préoccupante du marché pétrolier mondial. La barre psychologique des 50 dollars est désormais à portée de main et nombre d'analystes prédisent qu'elle sera franchie dès la semaine prochaine. «Nous allons certainement voir 50 dollars en début de semaine. Cela dépend du niveau de production toujours manquant dans la région du golfe du Mexique, sous la menace du passage du cyclone Ivan», explique-t-on dans les milieux des analystes. Cette région ? au large de la côte sud des Etats-Unis ? est, faut-il le rappeler, une source d'approvisionnement cruciale de brut dont la production a été fortement perturbée la semaine dernière par l'ouragan Ivan. Les tankers n'ont pu décharger leur cargaison dans les terminaux et les raffineries sont donc en manque de matière première. Depuis le 13 septembre, plus de 10 millions de barils de production manquent à l'appel dans le golfe du Mexique, soit la moitié de la production normale de cette région. «Il y a aussi des incertitudes sur le cyclone Jeanne qui pourrait traverser la Floride et menacer le Golfe», souligne-t-on encore. Hier vendredi, les cours du pétrole ont terminé sur un nouveau record en clôture, à 48,88 dollars le baril à New York, alors que les opérateurs restaient préoccupés par le niveau des stocks américains malgré la décision du gouvernement de puiser dans les réserves stratégiques. Mercredi, le ministère américain de l'Energie (DOE) avait annoncé que les stocks de pétrole américain étaient, à la fin de la semaine dernière, «très en dessous» de la normale pour cette époque de l'année. Ces stocks sont maintenant à leur plus bas niveau depuis le début février, à 269,5 millions de barils (Mb). La décision des Etats-Unis de puiser dans leurs réserves stratégiques de pétrole pour calmer le marché a fait long feu, l'inquiétude sur le faible niveau des stocks américains de brut et une demande toujours florissante ayant poussé le baril à un record de clôture vendredi. Le brut n'est plus qu'à une encablure de son record absolu de 49,40 dollars atteint le 20 août dernier. De toute façon, le marché, qui depuis plusieurs mois, a ses nerfs à vif à cause de la situation en Irak, des problèmes du géant pétrolier russe Ioukos et des ouragans alors que la demande reste forte aussi bien aux Etats-Unis qu'en Chine, a fait la sourde oreille. Pour couronner le tout, le cartel des pays producteurs de pétrole (Opep) semble être arrivé à la limite de ses capacités d'augmentation de la production, ce qui attise encore les craintes du marché, parce qu'il n'y aura alors plus de coussin de sécurité.