Leicester City vit un rêve extraordinaire. 40 millions d'Algériens vibrent au rythme des matchs de son équipe de football, qui bénéfice de l'apport de tout un peuple à chacune de ses sorties en Premier League. Après plusieurs semaines d'attente, les Foxes viennent d'être sacrés champions d'Angleterre. Notre Mahrez national en est un des principaux artisans. Il a réalisé le coup double en devenant le premier footballeur algérien à remporter la Premier League, une semaine après avoir décroché le titre de meilleur footballeur du championnat anglais. La vie n'est-elle pas belle ? Grâce cet exploit, la formation des Foxes a bousculé une hiérarchie longtemps imposée par les ténors du football anglais, à l'image de Manchester United, Chelsea et Manchester City et à un degré moindre Arsenal, Liverpool et Tottenham. Lundi soir, tous les amoureux de Leicester City, notamment le public sportif algérien supportant à fond l'international Riyad Mahrez, étaient face au petit écran pour suivre l'affiche Chelsea-Tottenham pour le compte de la 36e journée de Premier League. Après avoir pris une avance de huit points sur Tottenham en imposant le nul à Manchester United sur la pelouse d'Old Traford, Leicester City devait alors attendre l'issue du chaud derby londonien entre les Blues et les Spurs. Un match palpitant et à rebondissements qui a tenu en haleine les observateurs. Tottenham, principal rival des Foxes, avait idéalement lancé la rencontre, en regagnant les vestiaires avec deux buts d'avance grâce à Harry Kane (35'') et Son Heung-min (44'). Mais le but de Gary Cahill à la 58e minute a revigoré les fans de Leicester, avant que Hazard, incorporé après la pause, ne les délivre totalement d'une belle frappe enroulée (83') au grand dam des Spurs. C'est donc à travers le petit écran que les Foxes ont confirmé leur titre de champion qu'ils ont fêté juste après le coup de sifflet final de l'arbitre du match Chelsea-Tottenham. En effet, Leicester totalise 77 points, soit 7 de plus que son poursuivant, alors qu'il ne reste plus que deux rencontres de championnat, soient les 37e et 38e journées à disputer. Une performance exceptionnelle pour cet habituel anonyme du football anglais, puisque le sacre de Leicester est une véritable sensation pour la Premier League, qui n'a pas connu un tel champion surprise depuis 1978 et le titre de Nottingham Forrest. Fondé en 1884 sous le nom de Leicester Fosse, le club adopte un statut professionnel en 1888. Il rejoint la League en 1894 (Division 2). Puis il adopte le nom de Leicester City Football Club en 1919. Il est présidé actuellement par le milliardaire thaïlandais, Vichai Srivaddhanaprabha. Le palmarès de Leicester, connu plus par le rugby que par le football est presque vierge. En effet, les Foxes ont remporté une fois le championnat national d'Angleterre. Ils comptent aussi 3 coupes de la Ligue anglaise, Community Shield (1) et 7 Championship (7 accession en Premier League). Ainsi, le titre remporté cette saison par Ranieri et sa bande relève du miracle pour un club dont le budget dépasse de peu le transfert de la star du Real Madrid, Cristiano Ronaldo ! Anis B. La fête Tout le monde chez Vardy l Leicester, sacré roi d'Angleterre sans jouer après le nul de Tottenham à Chelsea (2-2), hier soir, s'invite par la grande porte dans l'histoire de la Premier League, avec un exploit inédit réalisé face aux plus gros clubs du royaume. Grands animateurs et révélation de la saison, les Foxes ont été les plus réguliers et ils décrochent leur premier titre en 132 ans d'existence. Un jour après un nul valeureux chez Manchester United (1-1), un an après un maintien arraché in extremis, et à deux matches du terme. Réunis chez l'attaquant Jamie Vardy pour assister à la rencontre de leur grand rival, ses joueurs ont exulté au coup de sifflet final avant de s'enlacer en se congratulant chaleureusement, le latéral Christian Fuchs embrassant même la caméra de Sky. Immédiatement, le reste de la ville a été parcourue par des supporteurs euphoriques, dansant drapés de bleu, la couleur de l'équipe affichée ces derniers jours jusque sur des saucisses, et chantant à la gloire des héros. «Il n'y a qu'un Ranieri», hurlaient les uns. «Je vais aller faire la fête», a crié de plaisir Caroline Wilkins, obligée à 60 ans de sortir pour voir le match, car son mari déteste le football. «Je supporte Leicester depuis que j'ai 14 ans, vous imaginez ce que cela représente pour moi ? Je suis au paradis, sur le toit du monde». La première Seuls Blackburn et Nott's Forest ! l Ce moment d'histoire rappelle le sacre de Blackburn en 1995, trois ans après la création de la Premier League, ou plus encore celui du promu Nottingham Forest en 1978. C'est surtout un dénouement que personne n'imaginait en début de saison, lorsque le club était coté à 5.000 contre un par les bookmakers. D'abord parce que les plus grosses écuries anglaises n'ont pas l'habitude de laisser la moindre chance à une concurrence plus modeste, et ensuite parce que le «petit» club des Midlands, promu en 2014, avait eu le plus grand mal à se maintenir l'an passé. Du coup, les Chelsea, Arsenal, Liverpool et les deux Manchester, United et City, focalisés sur la Ligue des champions et s'épiant du coin de l'œil, n'ont rien vu venir. Contre toute attente et malgré le remplacement de Nigel Pearson par l'ancien «Tinkerman» de Chelsea, cuvée 2000-2004, la recette a en effet pris d'entrée et Leicester, battu seulement trois fois en 36 matches cette saison n'est jamais descendu au-delà de la 6e place. Depuis qu'elle a repris les commandes le 23 janvier après son unique coup de moins bien post-Boxing Day, l'équipe trône même seule en tête du championnat. Après une fin de saison en boulet de canon ce n'est que justice si, comme le souhaitait Ranieri, l'histoire se finit aussi bien qu'un film américain malgré une pression grandissante dans une ville qui attendait impatiemment son heure depuis plusieurs semaines. La réussite Un trio en or l Leicester, assemblage en août de bric et de broc acheté en 2010 par le groupe King Power de l'homme d'affaires thaïlandais Khun Vichai Srivaddhanaprabha, ne compte pourtant aucune star majeure. Mais son trio d'inconnus Jamie Vardy-Riyad Mahrez-N'Golo Kante s'est révélé à point nommé au sein d'un groupe restreint de revanchards pour rappeler que, miraculeusement, l'argent est parfois éclipsé par d'autres valeurs. Le caractériel buteur anglais, suspendu à Old Trafford et célébré par la presse, a ainsi inscrit 22 buts. L'ailier algérien, désigné meilleur joueur du championnat par ses pairs, a lui compilé 17 buts et 11 passes décisives. Enfin, la classe du milieu français a éclaboussé malgré son poste ingrat de récupérateur. Avec ces trois-là, désormais internationaux, le tranquille Ranieri, viré par la Grèce en novembre 2014, a su progressivement métamorphoser son équipe. L'adversaire Pochettino félicite Leicester l L'entraîneur de Tottenham, Mauricio Pochettino, félicite Leicester pour son titre de champion d'Angleterre obtenu lundi après le nul des Spurs à Chelsea (2-2). «Avant toute chose, je félicite Leicester et Claudio Ranieri, ses joueurs et ses supporteurs. Je suis déçu car je pensais qu'on allait faire la course jusqu'au bout. C'est une bonne leçon pour nous. On a l'équipe la plus jeune du championnat. On est très fier, nos supporteurs doivent l'être également. On a un potentiel énorme pour le futur. C'est le football. On est des hommes et il faut montrer que l'on est fort. On est déçu d'avoir laissé passer ce titre mais il faut être réaliste et féliciter nos joueurs. L'an prochain, il faut essayer d'être encore plus fort et rester dans la course. Je suis très déçu mais en même temps très fier de mes joueurs», a déclaré le technicien argentin.