Atouts n Distante de quelque 153 km de la nouvelle circonscription administrative de Beni Abbès de laquelle elle relève, Igli devrait être considérée comme un autre joyau de la Saoura au sud-ouest du pays à l'instar de celui de Taghit. Mais ce n'est pas le cas. On vient de toutes les régions du pays admirer la beauté la région de Béchar, mais on visite rarement cette localité encore méconnue par beaucoup. Pourtant, Igli renferme un immense trésor de sites touristiques aussi beaux les uns que les autres, et qui devraient constituer la première source de l'économie d'Igli, de l'avis de ses cadres. «l'Etat doit prendre conscience que nous avons un paradis et une source économique à exploiter et capable de générer de l'emploi et de faire revivre la région et sa population», nous dit l'un d'eux. Cette ville de 7 852 hectares est à vocation agricole et touristique par excellence. Relevant du Grand Erg de l'Ouest, elle renferme des sites jusque-là inexploités et non valorisés. Elle se trouve dans une zone d'oueds. Oued Saoura vient suite à la jonction de oued Guir et oued Zouzfana. C'est le deuxième plus long oued en Algérie après l'oued Chlef, qui s'étend sur 800 km à partir d'Igli jusqu'à Reggane. Igli, ou «Ifli» en amazigh, signifie la rive de l'oued, selon les uns. D'autres attribuent le nom à la rencontre des oueds. Outre son beau relief, ses grandes dunes de sable jaune fin, on peut citer parmi les atouts de cette oasis «riche-pauvre», d'après ses habitants, le vieux ksar d'Igli «Akham Aqdhim», l'emblème de cette vieille localité où l'on rencontre le doyen âgé de 105 ans, El-hadj Mebarek Dahane, muezzin de la mosquée Lahcène-Ben Ali. Un imam qui continue à se déplacer librement et facilement à pied pour appeler à la prière, et ce, depuis près de 70 années ! Il ne peut pas bien s'exprimer pour des problèmes d'aphasie, mais appelle avec sa douce voix à la prière ou entonne des chants religieux et des invocations. Le ksar se trouve dans un état de délabrement en attendant les se-couristes du patrimoine. Bâti aux environs de 1202, il domine toute la vallée de la Saoura et la ville qui grandit de jour en jour avec ses nouveaux quartiers de béton et de parpaing gris qui enlaidissent la couleur rouge et argileuse des anciennes habitations. «On revendique la réhabilitation du ksar «Akham Aqdhim» vieux de près de 7 siècles. Il a été déserté dans les années 80», nous a lancé Belkacem enseignant retraité. Sa commune compte des vestiges historiques dont des tombes géantes et également de la pierre taillée. «Depuis deux ans, une équipe du ministère de la Culture a répertorié les lieux. On veut qu'ils soient va-lorisés», souhaite-t-il. Le président de la commune, Youcef Djaber, nous a confirmé que la seule structure d'accueil, l'auberge de 50 lits, ne suffit pas. «Un village hors Igli sera exploité comme village touristique de 16 bungalows par l'ONT. Il est à près de 40% de réalisation et sera réceptionné dans les mois à venir. En outre, nous avons reçu des demandes d'investissements par certains. Nous allons les aider par des assiettes de terrain car nous leur avons donné l'accord favorable pour le lancement de leurs projets» nous a-t-il fait savoir.