Tourisme n Prendre la route longue de 600 km, de Béchar à Adrar peut s?avérer fort distrayant notamment si l?on prend le temps d?emprunter l?itinéraire touristique traditionnel qui passe par Taghit, Igli et Beni Abbes. A Taghit, le voyageur peut visiter divers sites fort intéressants : dunes gigantesques à la lisière du grand erg occidental offrant leur spectacle grandiose, une gigantesque sculpture tout en ocre doré qui s?étend à perte de vue. On peut même, parfois, y rencontrer des skieurs qui dévalent à une vitesse vertigineuse les pentes des dunes. Sites à fossiles datant du temps où cette partie du Sahara était encore recouverte par la mer, gravures rupestres remontant à plus de 8000 ans, inscriptions en Tifinagh, vieilles de plus de 10 siècles, ksar médiéval entièrement restauré, palmeraie s?étendant sur une distance de plus de 18 km, le touriste a vraiment l?embarras du choix. De Taghit à Igli, la route longe les versants de la vallée de l?oued Karkar en une suite de virages, à chaque détour desquels s?offre, à la vue du voyageur, un paysage d?une rare beauté sur une cinquantaine de kilomètres. Igli est également un ksar qui vaut le détour avec son architecture typique, ses palmiers et même son petit zoo aménagé par un particulier et où l?on peut voir des spécimens de la faune sauvage locale tels le renard, l?autruche, le fennec, le porc-épic, les rapaces et autres gazelles, autrefois si nombreuses, mais aujourd?hui menacées d?extinction. En quittant Igli en direction de Beni Abbes, on peut également admirer des gravures rupestres et des sites à fossiles, notamment dans la région de Zéghamra, où se trouve un gisement unique au monde : un site à orthocères, des céphalopodes qui prospéraient dans les fonds des mers du silurien, il y a 450 millions d?années. A Beni Abbes, la ville blanche tout en arcades, qui offre au visiteur de passage, outre la beauté de son oasis et de son vieux ksar, une invitation à un détour du côté du musée, riche d?une collection d?animaux empaillés, de vestiges préhistoriques et d?objets traditionnels. De Beni Abbes à Kerzaz, ce sont des suites de paysages plus attrayants les uns que les autres qui s?offrent au regard du touriste. Ce dernier a la possibilité de visiter les ksour de la vallée de la Saoura qui, pour la plupart, ont gardé leur cachet typique. Quelques centaines de kilomètres plus loin, c?est Adrar, la capitale du Touat qui se profile à l?horizon avec sa mémoire séculaire qui conserve le souvenir d?une époque où cette cité était un centre de rayonnement culturel dont l?influence s?étendait jusque dans les pays du Sahel et de l?Afrique de l?Ouest.