Imaginaire n Hamza Ait Mékidèche n'en finira pas encore d'étonner le public par ses créations artistiques. «Futur Antérieur », son exposition qui se tient jusqu'au 12 juin à l'Institut français d'Alger, est tout simplement une nouvelle révélation du talent du jeune photographe. Après «Un conscient», où l'on a découvert les potentialités créatives de Mizo et son empreinte intime, mêlant l'esthétique de la photographie à la peinture. Avec «Futur Antérieur», douze portraits d'un seul modèle, Amal. Douze tableaux renvoyant «la magie de la transformation et racontant l'histoire du kitch », dit-il. Mais rien de bizarre, ni de baroque, seulement une recherche dans l'art de combiner l'image photographique et la peinture avec cette estampille si personnelle, les hachures. Signature artistique du créateur. Robe kabyle, tenue tlemcénienne, algéroise ou toilette tendance, accessoires aussi incongrus, comme le chapeau, la casquette et la chéchia stamboul «un sandwich» de couvre-chef, coiffant une femme tout de taffetas rouge habillée. L'élargissement aux bijoux à profusion, avec un clin d'œil espiègle, pour les éléments vestimentaires introduits sciemment, contradiction avec le costume traditionnel féminin «gilet en jean, lunettes de soleil, chemise à fleurs ou teeshirt donnent un sens à la perte de repères. C'est encore l'environnement humain et social qui est pointé du doigt pour ces extravagances à vouloir exclure ou frelater ce qu'il a hérité d'authentique avec ce besoin si terre à terre du paraître. Une fringale à l'excès toujours prédominante du tape- à-l'œil. «C'est ainsi que je conçois cette transition qui marque notre environnement social, au fond de lui même insatisfait», souligne-t-il. L'apport des kitchs témoigne d'un style esthétique personnel du jeune artiste, qui bouillonne d'idées et de projets. Toutefois, il déclare : «Mis à part l'usage du kitch, pour ces créations, j'instaure un langage visuel.» Il ajoute : -«Je suis un fervent admirateur des traditions, mais je suis détaché de la sacralisation de celles-ci.» Pas aussi indifférent que cela, puisque pour les tableaux où l'on voit Amal portant la robe kabyle de style classique, avec pagne et larges bracelets à cabochon en corail modèle, Hamza confie : «Avec ce vêtement à la forme ancienne, j'ai accepté de mettre en exergue l'originalité qui personnifie la tradition parce que je suis attaché à tout ce qui est coutumes, mais pas dans ce qui implique l'exagération.» C'est encore l'environnement humain et social qui est pointé du doigt «le vide intérieur est comblé par une apparence complexe, une explosion de couleurs et de formes difformes sans harmonie aucune, la beauté se retrouve quantifiée au poids du chiffon qui vous habille». (Reslane Lounici). L'artiste ne manquera pas de rappeler que la concrétisation de ce travail n'a pas pu se faire sans la collaboration de deux stylistes, Nawal Dahmani et Lotfi Nabi.