Il y a dix ans, le jeudi 29 septembre 1994, Cheb Hasni s'effondrait, lâchement assassiné, dans son quartier natal de Gambetta à Oran, laissant une famille endeuillée ainsi que des milliers d'admiratrices et d'admirateurs chagrinés. Né le 1er février 1968, Chekroune Hasni entama son parcours artistique en se produisant dans des cérémonies de mariage avant de se joindre à un groupe musical local, pour animer des soirées dans un night-club. C'est dans cet établissement situé à la sortie Est d'Oran qu'un producteur le remarquera en 1987 et lui proposera d'enregistrer El-Barraka... en duo avec Cheba Zahouania. Ce premier «tube», relatant les déboires-passions d'un couple dés?uvré dans une «baraque de fortune» et «enveloppés» dans des quatrains au verbe cru, révéla, ainsi, au grand public, le jeune... «Cheb»Hasni. Dès lors, les portes du succès s'ouvriront très grandes au débutant qui, au fil des «galas», gagnera en maturité après une nette rupture avec le «hard raï». Désormais, Hasni sonnera le renouveau du «raï» en se distinguant avec des textes expurgés de toute vulgarité, proposant, en revanche, des refrains envoûtants. Dans la foulée de sa réussite, plus de 250 000 exemplaires du célèbre tube El-Visa se sont arrachés dès les premiers jours de son édition en 1992. Dans cette chanson, Cheb Hasni raconte le chagrin d'un homme auquel un visa a été refusé alors qu'il comptait rejoindre sa bien-aimée outre-Méditerrannée. Nourrie essentiellement du vécu-même de l'homme, cette inspiration sur des sujets auxquels s'identifient facilement ses admirateurs enfantera de nombreux «tubes» qui feront un tabac, comme Ma dhanitch na'tfarkou, Âlach y a âyniya, Tlabti lafrak, Jamais nanssa ou encore Mazal galbi mel kiya ma bra et Rani nadem aâla liyam, toujours d'actualité pour ses milliers de fans. L'homme n'est plus. L'artiste, en roi «indetrônable» de la chanson sentimentale, lui, a survécu, car il est toujours présent dans les c?urs de ses fans qui fredonnent naturellement ses Kindir ana nansak (Comment t'oublier ?) et Matabkich hada mektoubi (Ne pleure pas, c'est mon destin). Entre autres...