Violence n Onze personnes ont été tuées hier dans une nouvelle opération des insurgés islamistes somaliens shebab contre un hôtel de la capitale Mogadiscio. L'attaque a été menée par un commando qui a pénétré dans l'établissement avant qu'une voiture piégée n'explose. «Les forces spéciales ont mis fin à leur siège après avoir tué trois assaillants à l'intérieur de l'hôtel», a déclaré le porte-parole du ministre de la Sécurité, Abdi Kamil Shukri. Outre ces victimes, l'attaque a fait une vingtaine de blessés, selon l'un des responsables des secours. Il était environ 16H30 (13H30 GMT), lorsqu'une forte déflagration a secoué la capitale somalienne, suivie d'un épais panache de fumée s'élevant dans le ciel bleu de Mogadiscio. Cauchemar des forces de sécurité, le commando avait réussi à pénétrer dans le Naasa Hablood, un établissement souvent fréquenté par des hommes politiques et des membres de la diaspora somalienne. Très rapidement après le début de l'attaque, le quartier avait été bouclé par les forces de sécurité somaliennes, qui entamaient alors un siège de plusieurs heures. Selon un témoin, Adan Ibrahim, un nombre indéterminé de personnes a pu fuir l'hôtel grâce à une porte située à l'arrière de l'établissement. Comme souvent, les shebab ont revendiqué l'attaque, alors que celle-ci était encore en cours. «Des membres lourdement armés de la brigade commando des combattants shebab ont lancé une attaque coordonnée contre l'hôtel Naasa Hablood cet après-midi», ont-ils déclaré dans un communiqué posté sur le compte Telegram de leur antenne Radio Andalus. Le communiqué précise que l'attaque a débuté par l'explosion d'une voiture piégée conduite par un kamikaze, pour permettre au commando, dont on ignore le nombre, de pénétrer dans l'hôtel. L'attaque d'hier intervient un peu plus de trois semaines après celle de l'hôtel Ambassador, qui avait fait 10 morts le 1er juin. Le face-à-face entre les assaillants et les forces de sécurité avaient alors duré plus de douze heures. Les shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont mené ces derniers mois plusieurs opérations en tous points similaires contre certains des hôtels les plus en vue de la capitale somalienne. Grâce aux vastes opérations militaires qui se poursui-vent depuis le début de l'année en cours, les shebabs ont perdu l'essentiel de leurs bastions mais contrôlent toujours de vastes zones rurales, d'où ils orchestrent des opérations de guérilla et des attentats-suicide -souvent jusque dans la capitale- contre les symboles du fragile gouvernement somalien ou contre l'Amisom. Ces derniers mois, ils ont ainsi revendiqué des opérations spectaculaires, tant à Mogadiscio que contre des bases de l'Amisom.