Résumé de la 23e partie n Sonia découvre un frère ainé complètement désemparé. Elle l'écoute et il entreprend de lui expliquer les raisons de son émoi. - Et tu as vu un ophtalmologue ? - Oui. Après une série d'examens, les uns aussi fatigants et aussi douloureux que les autres, ce dernier m'a déclaré que mon mal irait en s'aggravant jusqu'à ce que je perde l'usage de mes yeux. A moins de subir une intervention très délicate dont les chances de réussite sont très minimes. - Oh ! Mon Dieu... Tu as souffert tant que ça et je n'étais pas au courant ! s'écria Sonia. Sofiane marqua un temps d'arrêt avant de poursuivre : - J'étais convaincu que mes souffrances te laisseraient froide en raison de tout ce que je t'ai causé. - Oh... mais non... tu te trompes... j'ai toujours su qu'il y avait du bon au fond de toi et que tôt ou tard, tu vaincrais le mal qui a élu domicile dans ton cœur. - Soraya n'est pas encore au courant de ma maladie. Tu vas peut-être te moquer de moi, mais malgré sa méchanceté, je l'aime au point où je n'ai pas voulu l'accabler avec cette mauvaise nouvelle. Si tu es la première à qui j'en parle, c'est parce que quelque chose me dit que cette maladie m'a été envoyée par le destin en guise de châtiment pour tout le mal que je t'ai causé. Ma femme m'a aveuglé au point où j'ai oublié que j'avais une soeur et voilà que maintenant, je risque d'être aveugle pour de vrai ! Sonia, pendant un petit moment, eut l'impression de vivre un cauchemar. Puis s'étant ressaisie, elle tenta de consoler son frère. - Non, tu ne seras pas aveugle. Tu guériras... Je suis certaine que ton mal disparaîtra après ton intervention chirurgicale. Aujourd'hui, la médecine réussit des miracles et pas uniquement « là-bas ». Nos médecins sont si brillants qu'ils n'ont rien à envier à ceux des pays développés. - C'est ce que n'arrête pas de me répéter l'ophtalmologue qui m'a pris en charge durant ces quinze derniers jours. Mais si je deviens aveugle, je n'aurais eu que ce que je méritais. Et j'ai l'intime conviction que mon châtiment est de mener le reste de ma vie plongé dans l'obscurité de la cécité. Sonia était sur le point de le rassurer de nouveau mais il l'en empêcha. - Ne te fatigue pas, petite sœur, je suis prêt à payer pour le mal que j'ai fait. Je vais revoir ce médecin et je lui ferai savoir que j'accepte de passer sur la table d'opération. Et dès demain matin, j'irai voir tous ceux à qui j'ai fait du mal pour leur demander de me pardonner. A suivre…