Sortie Paru aux éditions Enag, Si Mohand, crépuscule de printemps est un livre qui est consacré à l?illustre poète algérien originaire des monts du Djurdjura. Sa poésie ne peut qu?être authentique et émouvante. Le présent ouvrage regroupe des textes choisis par Youcef Nacib, et traduits par Younes Adli, et illustrés par Kamel Yahiaoui. Celui-ci a su, en usant de son inspiration du moment, traduire en «une douzaine de suggestives aquarelles, la fulgurance nomade de ce poète de génie qui, furtivement, a rasé les murs et visité les villes sans imposer nulle part sa présence pourtant toujours et partout remarquée et ressentie». Né entre 1840 et 1850 à Larbaâ-Nath- Irathen et décédé en 1906 à l?hôpital des S?ur Blanches à Michelet, Si Mohand u M?hand est considéré, voire défini comme le poète de l?errance et de la solitude. Effectivement, le poète passait son existence à aller de ville en ville, de village en village pour dire sa poésie à tous ceux qu?il rencontrait. Il disait en vers sa peine et sa révolte, il faisait entendre et retentir sa parole d?une grande force et d?une richesse extrême, d?une esthétique exceptionnelle, et d?une poéticité fulgurante. Si Mohand u M?hand exprimait une profonde peine dans sa poésie, une tristesse qu?il ressentait à la fois pour sa personne, seule et nomade, et aussi pour les siens. Douloureusement confronté à une grande misère, Si Mohand u M?hand usait d?un verbe incisif, expressif, d?une verve rebelle pour dénoncer les injustices qu?il a subies, ainsi que les souffrances qu?ont endurées les siens, un peuple dépossédé de sa liberté et abusivement exploité par l?administration coloniale. La poésie lyrique de Si Mohand u M?hand, à l?origine orale, a été transmise de génération en génération, grâce à Boulifa (1900), et à Feraoun (1955), et aussi à d?autres qui ont travaillé à transcrire l??uvre du mythique poète afin de préserver la parole de ce dernier, ce riche patrimoine culturel, une poésie intense et éloquente. L?un des mérites de ce livre est donc de conjuguer la réflexion de deux spécialistes de la poésie kabyle (Youcef Nacib et Younes Adli), et l?émotion esthétique provoquée par un peintre qui, lui aussi, a apprécié la poésie et la bohème mohandienne à partir du texte même de Si Mohand u M?hand.