Constat n En Algérie la plupart des élèves abandonnent l'école ou finissent par être exclus à cause de leurs conflits avec leurs enseignants. Le directeur de l'Observatoire national de l'éducation et de la formation, a précisé hier que l'étude réalisée en avril 2015 par l'Observatoire sur la base des entrevues avec des jeunes (22 ans) à Alger, Oran et Sidi Bel-Abbès s'est soldée par plusieurs conclusions qui imputent la déperdition scolaire d'abord, au «conflit relationnel élève-enseignant», à la mauvaise propagande sur l'école et à l'absence du rôle du conseiller pédagogique, devenu désormais purement «administratif». La situation sociale de l'élève y est également pour quelque chose selon les résultats de cette étude sur les véritables raisons de l'abandon de la scolarité. Outre le problème relationnel entre l'élève et l'enseignant, il y a d'autres causes à l'origine de l'abandon des études. La ministre de l'Education nationale a cité entre autres l'incapacité de maîtriser les conflits de l'élève en milieu scolaire et au sein de sa famille et la non prise en charge en temps réel des difficultés scolaires. Faisant le point hier, Nouria Benghebrit a néanmoins minimisé l'ampleur de ce phénomène en se référant aux résultats émanant d'un rapport de l'Unicef. L'Algérie «présente le plus faible taux de déperdition scolaire en région d'Afrique du Nord et Moyen-Orient»,a-t-elle affirmé. Assurant que le ministère envisage de relancer le rôle du conseiller pédagogique, elle a estimé que l'analyse des erreurs que pouvait commettre l'élève et qui font l'objet d'étude par des pédagogues, cernera avec précision les principales erreurs et leurs solutions. Mme Benghebrit a indiqué que les résultats de l'étude menée par l'Observatoire national de l'éducation et de la formation venaient compléter ceux de l'étude quantitative réalisée par l'Unicef et présentés en janvier 2016 à Adrar. En dehors des enquêtes menées par les structures officielles de l'Education, chacun de nous a dû constater que de nombreux élèves, déjà fortement perturbés par des problèmes familiaux ou psychopédagogiques ou de santé, se heurtent à l'incompréhension de certains enseignants mal formés et qui finissent par subir des violences verbales et/ ou physiques ou alors être carrément marginalisés. Ce genre de situation conflictuelle pousse l'élève à perdre l'estime de soi mais aussi envers son éducateur, d'où l'abandon rapide de ses études après détérioration de l'atmosphère du travail. L'école algérienne continue à pâtir des effets pervers de la politique adoptée dans l'éducation lorsque l'on sait que de nombreux élèves ne sont pas motivés et que leurs enseignants et même leurs parents ne jouent pas le jeu pour tenter de les récupérer et les aider à surmonter leurs lacunes et conflits pour pouvoir réintégrer leurs classes. Les chiffres donnés l'année dernière par le ministère de tutelle confirment ainsi que le dossier en question doit être remis sur la table. «Sur 1 000 élèves qui rentrent à l'école primaire la même année, 41 seulement obtiennent leur baccalauréat, soit environ 4%», avait déploré la première responsable en tête de ce département.