Richesse n Pour tout son potentiel cité plus haut, la destination Tizi Ouzou mérite de figurer sur la cartographie des destinations touristiques par excellence. Selon les chiffres officiels, ils ont été près de 10834590 estivants à choisir la destination Tizi-Ouzou l'an dernier, pour 2016 pas moins de 1307705 estivants ont déjà été recensés rien que pour le mois de juin dernier. «Pour 2016, nous tablons sur 11 à 12 millions d'estivants» nous indique Rachid Ghedouchi, directeur local du tourisme et de l'artisanat. Selon lui, la wilaya dispose de huit (08) zones d'expansion et sites touristiques (ZEST) d'une superficie de 1973 ha celles de (Sidi Khlifa, Azeffoune, Blerouna, Djemaat Nerbat, Plage Zeguezou, Plage Abechar, Plage Feraoun et Tigzirt Ouest Tassalast). Mais comme on l'a dit plus haut les structures hôtelières dignes de ce nom n'existent pas à Tizi Ouzou, les agences de tourisme font plus dans la vente de billets que dans la promotion de la destination Haute Kabylie ! Les aménagements au niveau des plages autorisées à la baignade sont insuffisants, voire inexistants à certains endroits, et les estivants sont très mal pris en charge en termes de loisirs, d'activités touristiques et culturelles, ils n'ont d'autre loisir que de se prélasser au soleil ! Pour le président de la commission agriculture, hydraulique, pêche, artisanat et tourisme de l'assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou, Ramdhan Ladaouri, il y a urgence car, selon lui, beaucoup d'insuffisances sont à déplorer dans le secteur du tourisme, entre autres, l'absence de politique et de stratégie touristique (l'approche par objectif), absence d'aménagement des sites touristiques, la non valorisation des sites connus de la wilaya en zones de montagne et en zones balnéaires, absence de promotion de la destination Tizi Ouzou, insuffisance du parc hôtelier, particulièrement en matière de capacité d'accueil, l'hygiène, sans compter la cherté des prestations de services, la mauvaise prise en charge de l'artisanat local et le peu d'attrait de la wilaya due essentiellement à l'insécurité. Et pour la formule hébergement chez l'habitant elle reste une perspective d'avenir mais elle se fait en dehors des circuits légaux et n'est pas assez encadrée juridiquement. «En trois (03) ans, la wilaya de Tizi Ouzou n'a concrétisé que la réalisation d'un camp de toile dans la commune d'Ait Chafaâ sachant que la mise à niveau du parc hôtelier étatique est en souffrance, aucune opération de réhabilitation n'a démarré mis à part celle de Amraoua qui a débuté récemment, et ce, malgré les promesses du ministre lors de sa dernière visite dans la région», nous apprend M. Ladaouri, précisant que «Les hôtels privés sont pour la plupart en mauvais état et la qualité de service laisse à désirer, pis encore ils n'arrivent pas à adapter la tarification de leurs prestations entre la basse et la haute saison…» T. C. L'artisanat se porte bien, malgré tout l Sid Ali Cherif, artisan bijoutier, nous parlera des difficultés qu'il rencontre dans la réalisation de ce produit ancestral qu'est le bijou berbère «Le plus grand problème que nous rencontrons, c'est le manque de matière première, à savoir l'argent et le corail, dont les prix au marché noir sont très élevés et que l'Agence nationale pour la transformation et la distribution de l'or et des autres métaux précieux (Agenor) ne ramène plus et si elle en propose comme pour le corail c'est le dernier choix, surtout celui de 2015 c'est des déchets ! On ne peut pas faire de beaux bijoux avec des chutes aussi petites ce n'est pas possible, d'où l'utilisation de la résine dans la confiscation de bijoux modernes...» Pour M. Si Ali, les difficultés rencontrées dans le secteur de l'artisanat à Tizi Ouzou résident uniquement dans le manque de matière première et le manque d'espace de vente «Le prix de la matière première est si exorbitant au marché noir que nous nous sommes résignés à faire des bijoux de tous les jours qui correspondent aux démentions des coraux… » Mais malgré les difficultés rencontrées par les artisans dans la wilaya, notamment le manque de matière première et les espaces de commercialisation de leurs produits d'exception, il n'en demeure pas moins que l'activité artisanale se porte bien et a le vent en poupe chez les jeunes, les artisans arrivent à écouler leurs marchandises dans les différents festivals et fêtes que compte la wilaya comme : la fête du bijou d'Ath Yenni, le festival du tapis d'Ath Hichem, le festival de la poterie de Maâthas, le Salon national de l'artisanat de Tizi Ouzou, le festival de la robe kabyle des Ouadhias… T. C. «1 000 lits pour toute la wilaya!» l Les infrastructures hôtelières sont l'un des problèmes majeurs du secteur du tourisme dans la wilaya. Le secteur hôtelier n'emploie en effet que 611 personnes, soit la moitié de la masse sala-riale d'un grand hôtel d'Alger. Sur les 49 hôtels que compte la wilaya, 30 sont en activité et les 19 autres fermés. Il faut savoir pour compléter le tableau que 1000 lits représentent la capacité d'hébergement de toute la wilaya de Tizi Ouzou. Le tourisme de montagne quasi inexistant…. l L'autre forme de tourisme en Haute Kabylie est le tourisme de montagne et de plein air car la région recèle des sites naturels d'une beauté inégalée comme le site d'Aswel, du lac Agoulmime, Tabourth Laanser et Tala guilef. Les différents gouffres et grottes, comme le gouffre du léopard et la grotte du macchabée sont à l'abandon alors qu'ils peuvent propulser de manière significative les sports de montagne. Les forêts de la wilaya comme celles de Yakourene, Mizrana et Tamgout peuvent être de véritables vecteurs d'un tourisme de plein air. Néanmoins ces espaces manquent de viabilisation (du simple panneau indicatif à l'aménagement des zones de repos et de détente).