Portrait n Ayoub Medjahed évolue dans un style musical qui renvoie à ses aspirations – et ses inspirations, douces et mélancoliques. Il est de ces artistes qui incarnent la jeune scène musicale algérienne. Avec son style musical, il œuvre, comme tous les autres, à la diversifier et l'enrichir de nouvelles tonalités. Il a du talent et du style. Un talent incontesté et un style avéré. Il s'appelle Ayoub Medjahed. Celui qui, à chacune de ses prestations, prodigue à son public des moments agréables et lui offre un voyage en rythmes dans un univers musical multiple et riche en sonorités, est outre un chanteur, un auteur-compositeur. Ayoub Medjahed prépare un album, le premier, dont la sortie est pour bientôt. Il aura pour titre "Sili ya m'tar". Et s'il compte en faire un, le faire sortir, c'est pour répondre à un besoin intérieur, une envie naturelle, celle de partager avec son public sa musique. A ce propos, Ayoub Medjahed dira : «Je veux faire un album parce que j'ai besoin d'être écouté.» Et c'est normal, parce que tout artiste ressent ce besoin d'être en contact permanent avec son public. Car c'est par l'art pour lequel il se passionne qu'il vit, qu'il existe. Zahri est une chanson qui fait partie de son prochain album. Inspirée de son vécu, d'une expérience personnelle, elle est un hommage émouvant à son défunt père. «Wahdani» est une autre chanson puisée dans la vie – l'artiste considère la vie comme une source d'inspiration – qui raconte une histoire vraie. «C'est un message que je lance à travers ce texte qui parle d'enfants abandonnés. Dans l'espoir qu'un jour, des parents qui ont pu laisser leurs enfants, écoutent la chanson et sachent l'importance de leur présence…», dit-il. D'ailleurs, toutes les chansons qu'écrit Ayoub Medjahed traitent des sujets qui le touchent personnellement. Elles parlent d'amour, d'amitié… L'artiste explique donc : «J'essaye juste d'exprimer aux gens ce que j'ai sur le cœur.» Ayoub Medjahed évolue dans un style musical qui renvoie à ses aspirations – et ses inspirations, douces et mélancoliques. Il fait référence à sa sensibilité. Son genre est la «rumba-gitane». D'une âme sensible et d'une grande modestie, ce qui fait sa valeur et sa vertu artistique, il vit au rythme du flamenco. C'est un inconditionnel amoureux du chant gitan. «C'était à l'âge de 17ans, alors que j'étais en voiture avec un ami, une musique qui m'était inconnue résonnait à l'intérieur, et c'était le flamenco, ça m'a tellement plu que j'ai fait de la recherche pour connaître tout sur ce style, que j'ai fini par adopter», raconte-t-il. Quant à ses premiers pas dans le monde de la musique, Ayoub Medjahed, à l'esprit gitan, se souvient : «Un soir, alors que j'étais dans ma chambre universitaire, le festival panafricain approchait à grands pas, j'écoutais tranquillement la radio. Une annonce m'a très vite attiré, la voix disait que la radio était à la recherche de jeunes talents, j'ai donc été au casting et j'ai tout de suite été retenu.» C'est ainsi qu'il intègre «Ebène», une chorale de la Radio nationale algérienne. Et cela était la première phase de son parcours musical. Cette expérience le propulse sur la scène. Et il en fait plusieurs, à l'instar de celles avec les Djamwi Africa, Joe Batoury… Et la toute dernière remonte au mois de juillet passé à Médéa, dans sa ville natale.