Nouvelle donne n Outre les walis et dans le sens de cette redynamisation des activités des localités, les élus verront leur copie notée. L'Etat a décidé de suivre de “très près” et de manière rigoureuse le développement local dans chaque commune et wilaya, en imposant aux walis et aux maires de signer des contrats de performance avec la tutelle. C'est ce que nous apprenait Azzeddine Kerri, directeur des finances locales dans une autre sortie se rapportant à ce sujet. “Dès cette année et tel qu' il a été édicté par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales lors de la réunion gouvernement-walis, des contrats de performance seront introduits”, indique ce responsable. “Les élus seront ainsi tenus de rendre des comptes non seulement sur le taux de consommation des crédits, mais aussi sur la valeur ajoutée en matière d'investissement, de postes d'emploi créés, de ressources propres valorisées et de nombre de problèmes réglés”, a-t-il précisé. “Bien qu'importants, les taux d'avancement des projets et la consommation de crédits ne doivent plus constituer les seuls indicateurs de performance de la gestion locale. Fin 2015, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ouvrait le bal : «Aujourd'hui vous serez évalués sur les créations d'activités et d'emplois, l'implantation d'investissements et d'entreprises et l'évolution de l'attractivité économique des territoires dont vous avez la responsabilité», avait-il asséné aux walis présents lors de la dernière réunion gouvernement-walis. Abdelmalek Sellal avait alors instruit les walis et les présidents des communes pour jouer un rôle plus actif pour attirer l'investissement et créer de l'emploi. Le rôle des autorités locales, à leur tête les walis, et bien sûr les P/APC, est déterminant dans cette démarche (promotion de l'investissement local, Ndlr). «Vous êtes madame et monsieur la clé de voûte de notre dispositif et c'est un véritable surpassement de soi que nous attendons de vous», leur avait lancé le Premier ministre. Les walis ont été ainsi sommés de jouer leur rôle en matière de création d'activités et d'emplois, d'implantation d'investissements et d'entreprises et d'amélioration de l'attractivité économique des territoires dont ils ont la responsabilité. “Désormais, les walis seront évalués sur ces plans, qui constituent les indicateurs de performance de la gestion locale”, avertit de son côté le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui. L'élaboration d'une nouvelle vision économique et la modification des modes de fonctionnement et de régulation constituent, selon le ministre, un défi à relever compte tenu de la conjoncture actuelle marquée par une baisse continue des cours du pétrole. L. S. Initiative et compétitivité comme mode de gestion l Insistant sur l'esprit d'initiative et de compétitivité devant animer chaque chef de l'exécutif, le ministre de l'Intérieur a appelé les walis à s'orienter vers un nouveau modèle de gestion basé sur l'initiative économique et la bonne gouvernance. Déplorant l'existence, à titre d'exemple, de centaines de marchés réalisés sur fonds de l'Etat et non exploités, M. Bedoui a donné des instructions fermes aux walis pour œuvrer “pragmatiquement” afin de rentabiliser ces biens en mettant en avant le procédé de partenariat public-privé. Le ministre de l'Intérieur a également mis en exergue la nécessité d'assainir la situation du foncier industriel économique dans les wilayas et de prendre les mesures adéquates pour libérer ce foncier et le mettre à la disposition des investisseurs sérieux. Réuni avec les walis de l'Ouest le 13 juin, M. Bedoui a relevé que chaque wilaya et chaque commune dispose de potentialités de développement importantes “qui n'attendent que des idées et des initiatives capables de les rentabiliser et de les développer”. Dans ce contexte, il a estimé qu'il n'y a pas de communes pauvres en Algérie, mais qu'il existe “une mentalité rentière, répandue dans nos collectivités locales, qui attendent des dotations financières provenant des autorités centrales”, a-t-il déploré. Tout en réaffirmant son rôle accompagnateur et facilitateur, il a soutenu que “les interventions de l'Etat au profit des collectivités locales se limiteront désormais aux seuls projets créateurs de richesses”. L. S. La crédibilité du gestionnaire algérien en jeu ! l Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a exhorté, fin juillet, alors qu'il était en visite dan la wilaya de Mostaganem, les collectivités locales à relever le défi économique et à mieux exploiter les atouts touristiques et naturels créateurs de richesses. Dans une déclaration à la presse en marge de sa visite d'inspection dans la wilaya, M. Bedoui a insisté sur la nécessité d'exploiter le moindre mètre carré et tous les espaces, dont les camps de vacances, comme ressource pour renflouer les caisses des communes. Le ministre a souligné qu'il y a des hors-la-loi qui tentent de s'emparer des espaces qui sont un bien des citoyens algériens, affirmant qu'un travail sérieux se fait, visant à concrétiser une nouvelle vision de l'économie et du développement. Dans ce sens, il a appelé “à relever le défi pour montrer, à tous ceux qui doutent des capacités de l'élu, le génie du gestionnaire algérien à concrétiser les ambitions et les défis économiques”. M. Bedoui a enchaîné : “Un pays comme l'Algérie, qui dispose de ressources et de compétences ne peut pas souffrir de crise financière.” Il a rappelé que la société algérienne a su relever des défis plus grands, comme celui de l'instauration de la paix et de la sécurité. Le ministre a assuré que l'occasion est propice, parlant des investissements dans le cadre du programme du président de la République qui ont permis de réaliser des routes, des barrages et des logements. D'autre part, il a fait savoir que 30 propositions en matière d'investissement, faites lors de la rencontre avec les walis, seront soumises au gouvernement pour adoption. L.S.