Qui a dit que le trabendo devait être un domaine réservé aux hommes ? C'était le cas pendant longtemps, il est vrai, mais les choses ont changé avec l'évolution de la société, des mentalités et… de la situation économique. Des femmes, toutes catégories et conditions sociales confondues, ont décidé d'investir le créneau et de s'y frayer un chemin. Souvent avec succès d'ailleurs. Depuis deux ans ou plus, tout le monde a dû constater un phénomène nouveau, progressif mais réel, relatif à l'engagement d'un bon nombre de femmes, salariées ou non, qui investissent dans le commerce parallèle pour vendre nombre de produits cosmétiques, parures, bagues, bracelets... essentiellement le plaqué or, vêtements et autres produits de beauté. Il y a même des femmes en âge de partir en retraite qui investissent ce créneau «juteux, peu fatiguant avec peu de cassement de tête». On cible généralement les endroits où il y a une dense fréquentation de la gent féminine tels que les hammams, les salles de sport, les salons de coiffure et d'esthétique, les salons de thé et même... les mosquées pour écouler son produit. Cette pratique, très en vogue aujourd'hui, reflète un quotidien de plus en plus difficile financièrement pour la famille algérienne, mais aussi l'état d'esprit de la femme algérienne qui veut à tout prix devenir de plus en plus indépendante financièrement, mais en même temps, responsable du fait du changement de la tendance au point où la femme est actuellement chef de famille. Si la plupart des femmes optent pour cette activité afin d'assurer une rentrée supplémentaire pour garantir leurs besoins élémentaires au quotidien, d'autres femmes y voient un moyen de s'offrir davantage de confort dans leur vie. «Ces produits se vendent comme des petits pains», nous dit Amel d'Alger, la trentaine passée et qui a une longue expérience dans ce domaine. «Il suffit juste de se constituer une clientèle et la fidéliser. Ensuite, tout devient facile», assure-t-elle. Cette jeune femme, très débrouillarde, a commencé cette activité depuis quelques années en vendant des parfums de marque aux femmes de son entourage. «Je gagne bien ma vie et puis je dispose de beaucoup de temps libre». Hayet, d'Alger également, qui vient de commencer cette activité en vendant des produits de beauté, se réjouit d'avoir pu gagner une somme conséquente cette année en plus de son salaire. «Je garde cet argent pour me payer un voyage cet été». Il y a même des femmes qui ont été jusqu'à faire fortune dans ce créneau. C'est le cas de Amina d'Alger (30 ans ) qui a accepté de nous parler de sa réussite : «J'ai acheté mon propre véhicule sans l'aide de mes parents qui sont pourtant très à l'aise financièrement».