Constat n Pour son premier match, l'équipe nationale, version Rajevac, a réalisé un récital offensif face au Lesotho pour le compte de la 6e et dernière journée des éliminatoires de la CAN-2017. Tranchant avec ses prédécesseurs, plutôt costume (pour Hallilhodzic) et pantalon-chemise (pour Gourcuff), Milovan Rajevac, le nouveau sélectionneur des Verts a arboré une «tenue de travail», soit un maillot-survêt pour son premier match officiel à la tête de son équipe. A la fin du match, le technicien serbe ne s'enflammera pas pour la victoire ni pour l'ampleur du score qui l'a certainement ravi, car pour lui, débuter d'une telle manière et avec un tel résultat «fait toujours plaisir, quel que soit l'adversaire», a-t-il déclaré à la fin de la rencontre. Sur son appréciation du match, il notera plusieurs satisfactions sur le rendement des Verts, d'autant qu'il a tenu à apporter un changement de taille : passer du 4-4-2 de Gourcuff au 4-2-3-1, avec entre autres la paire Bentaleb-Taïder retrouvée au milieu et un Slimani à la pointe de l'attaque. Rajevac sait également et surtout que Lesotho n'est pas le Cameroun, le prochain adversaire lors des éliminatoires du Mondial 2018, au même titre que le Nigeria et la Zambie qui n'iront pas à la CAN 2017 - Ce sont les grosses surprises de ces éliminatoires de la CAN 2017 -. Cela dit, il faudra toujours se méfier de ces adversaires qui seront amenés à apporter les changements nécessaires et mettre le paquet sur une qualification au Mondial de Russie. Le capitaine, Carl Medjani, a assuré qu'il ne faut pas s'enflammer, car le plus dur est à venir. «Il ne faut pas trop se réjouir après cette victoire car nous avons eu affaire à un modeste adversaire. Notre prochain match contre le Cameroun (éliminatoire Mondial-2018, ndlr) sera plus dur. Chaque entraîneur a sa propre touche et nous sommes donc appelés à nous familiariser avec celle du nouveau sélectionneur», a-t-il souligné. Toujours est-il que ce score de 6 à 0 face au Lesotho est rassurant et permettra au sélectionneur national de travailler dans la sérénité lors du prochain stage, où la charge sera plus intense et l'application davantage soutenue avec des joueurs qui seront encore en meilleure forme. Sur le plan tactique, Rajevac a certes opté pour un schéma porté sur l'offensive et qui sied à la qualité des joueurs dont il dispose, mais il ne peut être vraiment jugé face à un adversaire comme le Lesotho. L'autre avantage qu'a Rajevac, c'est la richesse de l'effectif et la concurrence qui s'annonce rude entre tous les joueurs, comme en témoigne l'incident d'hier au moment de tirer le penalty que se sont disputé Boudebouz et Slimani, alors que le premier tireur désigné était Ghoulam ! Là, Rajevac devra mettre un peu plus d'ordres afin d'éviter d'autres tirages de chignon. En somme, pour une première, elle fut réussie, mais le meilleur doit suivre, surtout lors des matchs décisifs. A. Salah-Bey Le sélectionneur Rajevac : «J'ai une image plus claire sur les joueurs» l Le sélectionneur national, Milovan Rajevac, ne veut pas s'enflammer même s'il reconnait que ce genre de victoire est bonne pour le moral. «Le résultat n'était pas vraiment important, car nous étions déjà assurés de terminer à la première place. Mais cela fait toujours plaisir de remporter un match par un score lourd, surtout à la veille d'un important rendez-vous contre le Cameroun, pour le compte des qualifications au Mondial-2018. Ce match contre le Lesotho m'a donné une image plus claire sur le rendement des joueurs, chez lesquels j'ai relevé plus de points positifs que négatifs. Ce qui n'était pas très évident, sachant que nous avons changé de système de jeu, pour rééquilibrer l'équipe. Le précédent stage s'est très bien passé et avec cette large victoire, je suis convaincu que le prochain regroupement se passera dans de bien meilleures conditions. Si j'ai fait sortir Boudebouz à la mi-temps, ce n'était pas pour le sanctionner pour avoir refusé de laisser Ghoulam exécuter le penalty. C'était un simple choix technique, destiné à donner du temps de jeu à Brahimi en vue des importantes échéances à venir. Pour ce qui est de Slimani, il a fait le maximum. Mais son récent transfert a dû le perturber un peu et c'est peut-être cela qui l'a empêché de marquer», a-t-il indiqué. R. S. Le baroudeur Soudani buteur des éliminatoires l On attendait Islam Slimani, mais on a vu Hilel Soudani, auteur d'un doublé. Les deux buts inscrits par le Chélifien, hier soir, font de lui le meilleur buteur des éliminatoires de la CAN-2017 avec 7 réalisations en 6 matchs. L'attaquant du Dinamo Zagreb menace son coéquipier Slimani puisqu'il possède 20 buts en sélection inscrits en 39 matchs. «Le résultat n'était pas vraiment important, puisque nous étions déjà assurés de terminer à la première place. Mais le fait de l'emporter par un score aussi lourd nous permet de terminer la phase des éliminatoires sur une bonne note. Ce qui devrait faire du bien au moral des joueurs qu'à celui de l'entraîneur, dont c'était la première à la tête de sélection. Je suis heureux d'avoir inscrit ces deux buts, mais ce n'était pas une fin en soi. Mon principal objectif n'est pas d'améliorer mes statistiques personnelles, mais juste d'être utile à l'équipe», a déclaré le double buteur, hier soir. Pour sa part, le joueur de Leicester City est resté à 23 buts en 44 rencontres disputées. Dj. O. Le mutisme Slimani est resté sur son nuage l Tout le monde n'avait d'yeux que pour Slimani, qui était à la Une des journaux européens durant toute la semaine qui a précédé la rencontre face au Lesotho. Finalement, l'enfant de Aïn-Bénian était passé à côté de son match, livrant sa plus mauvaise prestation depuis qu'il porte le maillot des Verts. A la fin du match, Slimani n'a pas caché sa frustration de terminer un récital offensif sans inscrire le moindre but, alors que le boulot devait lui revenir ne premier lieu. Pour lui, dans ce genre de rencontre, lorsque l'équipe parvient à trouver vite le chemin des filets, c'est tout le monde souhaite marquer. C'est ce qui explique le fait que l'attaquant se retrouve privé de ballons et se voit desservi d'occasions de scorer. Pour le coach, le transfert du joueur à Leicester City est pour quelque chose. «C'est sûr que le joueur ressente de la frustration. Il a voulu marquer lui aussi surtout qu'il est le meilleur buteur de l'équipe, mais il n'a pas trouvé le cadre. On dit souvent que quand on fait une fixation sur une chose, on fini par se casser les dents. Cependant, il faut lui reconnaitre qu'il s'est donné à fond, mais il a manqué de réalisme. Je crois que son transfert l'a un peu déstabilisé», a indiqué le sélectionneur national au sujet du mutisme de Slimani. L'attaquant algérien a terminé les éliminatoires avec quatre buts seulement. Dj. O. La pression Accrochage… pour un penalty l La prestation de Slimani face au Lesotho est à mettre aux oubliettes. Le joueur s'est quelque peu engueulé avec Boudebouz à la fin de la première période lorsque ce dernier ne lui a pas permis de transformer le penalty accordé aux Verts. Concernant cet épisode et le penalty qu'il voulait tirer, mais qui a finalement été exécuté par Boudebouz, il a dit que l'énervement n'était que passager et qu'il respecte le choix des tireurs. Il a expliqué que cette victoire est bonne pour le moral, mais qu'il reste trois semaines à travailler avant le Cameroun. Et concernant le nouveau sélectionneur, il a dit qu'il faut au moins trois à six mois pour voir sa touche apparaitre. Enfin à la question de savoir si nous avons une équipe, il a répondu, «les grandes équipes on les voit dans les grands matchs. On va voir contre le Cameroun et le Nigeria». Le chiffre L'Algérie pulvérise tout sur son passage l L'Algérie a terminé les éliminatoires avec des chiffres historiques. Avec 5 victoires, un nul et zéro défaite, les Fennecs finissent premiers avec 16 points sur 18 possibles. L'attaque a inscrit 25 buts en 6 matchs contre 5 buts. Il s'agit de la meilleure attaque de ces éliminatoires et les Verts ont confirmé leur domination dans ce domaine puisque la deuxième meilleure attaque est revenue à la Tunisie qui vient derrière avec 16 buts seulement. Sur les 25 réalisations inscrites, dont 7 marquées par l'attaquant Hilal Soudani, onze autre joueurs de l'équipe nationale ont participé dans le festival de buts algérien au cours des six rencontres disputées dans ces éliminatoires pour le compte du groupe J. Il s'agit de Slimani (4 buts), Feghouli, Ghoulam, Taïder, Mahrez (2 buts), Benzia, Boudebouz, Bentaleb, Brahimi, Mandi et Ghezzal (1 but). Par ailleurs, L'Algérie, le Mali, le Maroc, l'Egypte, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Zimbabwe et le Cameroun, sont les seules sélections parmi les 50 engagées dans les qualifications à rester invaincues.