Histoire n «Les eaux d'Alger sous la Régence ottomane, XVIe-XIXe siècles» est l'intitulé de l'ouvrage signé Dalila Ouzidane, architecte, chercheure et enseignante à l'EPAU, et paru aux éditions Dalimen. Ce livre raconte l'histoire d'Alger, devenue alors capitale sous la Régence ottomane, à travers son architecture, ses aqueducs, ses puits et ses fontaines publiques. Publié avec le soutien du ministère de la Culture lors de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015», le livre retrace l'histoire, la gestion et le développement de l'hydrosphère de la capitale, du XVIe jusqu'au XIXe siècle. Puisque dès le premier siècle de la régence ottomane à Alger, la ville se voit transformer : quatre aqueducs et un système d'égout de type unitaire sont construits. Cela participe à la fabrication d'une nouvelle citadinité. Dans son livre, l'auteure présente une étude du site d'Alger et son réseau hydrographique. Ensuite, elle dresse un état des lieux de la pluviométrie de la ville d'Alger, de son hydrographie ou encore de sa géologie. Par ailleurs, Dalila Ouzidane présente les quatre grands aqueducs de la capitale construits par les Ottomans de 1518 à 1620, à savoir ceux du Télemly, de Birtraria, du Hamma et Aïn Zeboudj. A travers ce livre, Dalila Ouzidane piste les traces des sources, des puits, des dizaines d'abreuvoirs, des fontaines, des moulins à eau, des lavoirs, des ruisseaux, des points et des traits devenus imperceptibles sous l'épaisseur du temps urbain. Et elle en donne des repères. C'est dire que ce livre est une œuvre fournie, fourmillant de connaissances et de savoir. Et chaque page en est un témoignage de cette période, du tissu urbain d'Alger. A ce propos, l'auteure note que l'apport en eau dans le nord de l'Algérie provient des ruissellements abondants après les précipitations. Quant au réseau hydrographique d'Alger, il est régi à cette période par les cours d'eau naturels constitués de cinq oueds, alimentés principalement par les eaux pluviales, comme oued Ben Lezhar au nord-nord-ouest de la ville, oued Knis, oued El-Harrach, oued Djezma et oued Kerma. Celle qui vulgarise le patrimoine historique des eaux d'Alger, nous invite à immerger dans son livre qui s'adresse aux connaisseurs comme au grand public pour y apprendre l'histoire urbaine d'Alger. Il raconte un pan de notre histoire, une part de notre patrimoine. Il nous livre quelques aspects de notre mémoire. D'ailleurs, à travers ce livre qui est illustré de magnifiques cartes et gravures tirées des archives et des photos d'expertise Dalila Ouzidane lance un appel à restaurer les monuments de l'eau. Car pour elle, «les aqueducs, les citernes comme les fontaines publiques encore disséminées sur les anciens parcours méritent un intérêt particulier», tant «l'histoire de l'eau urbaine est fondamentale à la compréhension de la sociabilité, à l'économie, au politique et à l'environnement ».