Offensives n Les rebelles ont perdu le tiers d'Alep-Est, leur principal bastion, face aux forces du régime syrien qui espèrent rapidement reprendre cette partie de la ville. La chute totale de la partie orientale de la grande cité du nord de la Syrie infligerait aux différents groupes d'insurgés leur pire défaite depuis le début de la guerre en 2011. Après avoir repoussé plusieurs offensives du régime pendant un an, ils sont cette fois submergés par l'opération terrestre et aérienne déclenchée le 15 novembre par l'armée, avec le soutien de combattants étrangers aguerris. La lutte est devenue trop déséquilibrée car «nous affrontons l'Iran et la Russie» qui soutiennent militairement le régime, déplore Yasser al-Youssef, un responsable du groupe de rebelles, Noureddine al-Zinki. La reconquête de la ville par le régime «serait un tournant»dans la guerre dévastant la Syrie depuis le printemps 2011, car elle montrerait que «l'opposition est incapable d'avoir un succès majeur sur le plan militaire» et de se poser comme «choix alternatif» face à Damas, souligne Fabrice Balanche, expert de la Syrie au Washington Institute. La chute d'Alep-Est constituerait aussi une défaite pour les alliés de l'opposition (Arabie saoudite, Qatar, Turquie...) et les Occidentaux. Elle renforcerait en revanche les soutiens de Damas, au premier rang desquels la Russie, qui a fortement contribué à affaiblir les rebelles depuis le début de son intervention en septembre 2015. Alors que la progression des forces du régime se poursuit à Alep-Est, les forces irakiennes ont continué hier à livrer bataille aux éléments du groupe terroriste autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech), et ont gagné du terrain dans et autour de la ville de Mossoul, près de six semaines après le début d'une vaste offensive destinée à chasser les extrémistes de leur dernier grand bastion dans le pays, a déclaré l'armée irakienne. Dans l'est de Mossoul, les commandos du Service contre-terroriste (CTS) ont livré de violents combats avec les éléments de l'EI, et ont réussi à les expulser entièrement des districts d'al-Qahira, de Masarif et d'Amin, selon un communiqué du Commandement conjoint des opérations irakien. Au total, 23 districts ont pour le moment été entièrement libérés parles unités du CTS, a déclaré le communiqué. L'armée irakienne a également libéré les villages d'al-Gaser et d'al-Egiedat, à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Mossoul, après que les terroristes ont abandonné leurs positions et pris la fuite, selon le communiqué. Le même jour, les Hashd Shaabi, des unités paramilitaires majoritairement chiites, ont libéré les villages d'al-Salam, Tal Mfeilka et al-Turkomaniya, près de Tal Afar, une ville encore tenue par l'EI à quelque 70 km à l'ouest de Mossoul. La présence des Hashd Shaabi près de Tal Afar a permis de couper les voies de ravitaillement de l'EI à l'ouest de Mossoul, conduisant ainsi à un encerclement complet de la ville de Mossoul par les unités paramilitaires et par les troupes kurdes et irakiennes. Cette position stratégique leur permet également de sécuriser la frontière entre l'Irak et la Syrie voisine, coupant ainsi toute circulation entre Mossoul et la ville syrienne de Raqqa.