Résumé de la 159e partie n Les moments où Jenny examinait la peinture d'Erich étaient les seuls où elle ne se sentait pas nerveuse en sa présence. Puis un jour, j'ai vu un oiseau apporter leur nourriture à ses petits et j'ai pensé à toi. Tu es toujours ma source d'inspiration, Jenny.» Une telle remarque l'aurait fait fondre, au début. Aujourd'hui, elle lui faisait seulement peur. Ce genre de réflexion était invariablement suivie d'une autre qui lui mettait les nerfs à vif pour le restant de la journée. Cela ne rata pas. Erich recouvrit la toile. «J'envoie trente tableaux en tout. L'expéditeur viendra les prendre demain dans la matinée. Seras-tu présente pour t'assurer qu'il n'en oublie pas ? — Bien entendu. Où veux-tu que je sois ? — Ne t'énerve pas, Jenny. Je pensais que Mark chercherait à te voir avant de s'en aller. — Que veux-tu dire ? — Luke a eu une crise cardiaque peu après son retour en Floride. Mais cela ne lui donne pas pour autant le droit d'essayer de briser notre mariage. — Erich, qu'est-ce que tu racontes ? — Luke a téléphoné à Mark, jeudi dernier. Il est sorti de l'hôpital. Il a proposé que tu lui rendes visite en Floride avec les enfants. Mark part demain passer une semaine avec lui. Luke a le toupet de croire que je te laisserais voyager avec son fils ! — C'était vraiment gentil de sa part.» Jenny savait que l'invitation avait été refusée. «Ce n'était pas gentil. Luke voulait tout simplement te faire venir là-bas pour t'éloigner de moi. — Erich ! — Ne sois pas si surprise, Jenny. Pourquoi crois-tu que Mark et Emily ont cessé de se voir ? — Ils ne se voient plus ? — Jenny, fais-tu exprès de garder un bandeau sur les yeux ? Mark s'est rendu compte tout à coup qu'il n'avait pas envie de se marier et que ce n'était pas honnête de faire attendre Emily pour rien. Il le lui a dit. — Je n'étais pas au courant. — Un homme n'agit ainsi que s'il a une autre femme en tête. — Pas obligatoirement. — Mark est fou de toi, Jenny. Sans lui, le shérif aurait fait ouvrir une enquête sur la mort du bébé. Tu le sais, non ? — Non, je l'ignorais.» Toute la sérénité péniblement acquise à l'hôpital abandonnait Jenny. Elle se mit à trembler. «Erich, que cherches-tu à dire ? — Je dis qu'il y avait une ecchymose sur la narine droite du bébé. Le médecin légiste a déclaré qu'elle était probablement antérieure à la mort du bébé. Mark a soutenu alors avec insistance qu'il avait serré brutalement la tête du bébé en tentant de le réanimer.» Le souvenir de Mark tenant la petite forme dans ses bras traversa l'esprit de Jenny. Erich s'était approché d'elle. Les lèvres contre son oreille, il murmura : «Mark le sait. Tu le sais. Je le sais. Le bébé portait une marque, Jenny. A suivre