Résumé de la 136e partie n Jenny eut l'impression de déceler une intimité nouvelle entre Mark et Emily. Nos filles, sourit Erich. Oh, à propos, vous serez sans doute tous très heureux d'apprendre que l'adoption est définitive. Beth et Tina sont légalement et irrévocable-ment des petites Krueger.» Jenny s'y attendait, bien entendu. Mais depuis quand Erich le savait-il ? Il avait depuis peu cessé de lui demander si elle voyait un inconvénient à ce qu'il emmenât les enfants avec lui. Parce qu'elles étaient «légalement et irrévocablement» des petites Krueger ? Luke Garrett resta très silencieux. Il s'était installé dans le fauteuil à oreillettes Jenny comprit vite pourquoi. De là, il voyait mieux le portrait de Caroline. Ses yeux avaient du mal à s'en détacher. Qu'avait-il voulu dire en la mettant en garde contre d'éventuels accidents ? Le dîner se déroula pour le mieux. Jenny avait préparé une bisque d'écrevisses à la tomate d'après la recette d'un vieux livre de cuisine. Luke haussa les sourcils. «Erich, si je me souviens bien, c'était l'une des spécialités de ta grand-mère lorsque tu étais petit. C'est délicieux, Jenny.» Comme pour compenser son silence du début, il se mit à raconter ses souvenirs d'enfance. «Ton père, dit-il à Erich, fut aussi proche de moi que vous l'avez toujours été, toi et Mark.» Ils rentrèrent chez eux à vingt-deux heures. Erich aida Jenny à débarrasser la table. Il paraissait satisfait de la soirée. «Il semble que Mark et Emily aient l'intention de se fiancer, dit-il. Luke serait ravi. Il lui tarde de voir Mark s'installer. — J'ai eu cette impression moi aussi», déclara Jenny.Elle eut beau faire, elle ne parvint pas à prendre un ton enjoué. Le froid se fit plus intense quand arriva octobre. Les rafales cinglantes de vent dépouillèrent les arbres de leur parure d'automne ; l'herbe ternit sous le gel ; la pluie devint glaciale. La chaudière ronflait constamment à présent. Tous les matins, Erich allumait du feu dans le poêle de la cuisine. Beth et Tina descendaient prendre leur petit déjeuner chaudement emmitouflées dans leur robe de chambre, impatientes d'assister à la première chute de neige. Jenny ne quitta pratiquement plus la maison Les longues marches la fatiguaient trop et le docteur Elmendorf les lui avait déconseillées. Elle souffrait souvent de crampes dans les jambes et redoutait de tomber. Rooney passa la voir tous les après-midi. A elles deux, elles avaientcousu la layette du bébé. «Je ne saurai jamais coudre correctement», soupirait Jenny. Mais elle éprouvait malgré tout un plaisir réel à confectionner de simples brassières dans le tissu à fleurs que Rooney avait commandé en ville. C'est Rooney qui lui montra le moïse des Krueger recouvert de draps dans un coin du grenier. «Je vais lui faire une nouvelle garniture», dit-elle. L'activité semblait la stimuler et pendant plusieurs jours de suite elle ne montra plus aucun signe de trouble. A suivre