Résumé de la 152e partie n Jenny voulut se lever de son fauteuil. Mais elle n'arrivait pas à tenir sur ses jambes. C'était douloureux, pourtant elle bénissait cette souffrance physique. Elle contrebalançait l'atroce chagrin. Jenny sentit le corps de Rooney trembler contre elle, entoura les frêles épaules de son bras. «Il ne reviendra pas, Rooney, dit-elle. Ni lui, ni Caroline, ni Arden. Tina rêvait. — Evidemment qu'elle rêvait», dit brusquement Mark. Luke et Clyde relevèrent Rooney. «Elle a besoin d'un sédatif, dit Luke. Je vous accompagne à l'hôpital.» Luke n'avait pas l'air bien, lui non plus. Emily et Mark s'attardèrent un peu plus longtemps. Emily fit de timides efforts pour parler à Erich de sa peinture. «Je fais une exposition à Houston en février, lui dit-il. J'y emmènerai Jenny et les enfants. Le changement nous fera du bien à tous les quatre.» Mark s'assit auprès de Jenny. Il y avait quelque chose de si réconfortant en lui. Après leur départ, Jenny parvint tant bien que mal à préparer le dîner pour les enfants et Erich. Elle trouva la force de s'occuper des petites à l'heure du coucher. Tina barbotait dans la baignoire. Jenny se souvint de la façon dont elle tenait le bébé au creux de son bras pour le baigner. Elle brossa les longues boucles serrées de Beth. Le bébé perdait ses cheveux bruns. Il aurait été blond doré. Elle les entendit prier : «Dieu bénisse Nana et notrebébé au ciel.» Une vague de douleur la submergea et elle ferma les yeux. En bas, Erich avait servi deux cognacs. «Bois, Jenny. Cela t'aidera à te détendre.» Il la fit asseoir à côté de lui. Elle n'opposa aucune résistance. Il lui passa la main dans les cheveux. Ce simple geste l'émouvait tant autrefois. «Jen, tu as entendu le docteur. Le bébé n'aurait pas survécu à l'opération. Il était bien plus malade que tu ne le supposais.» Elle écouta, attendant que se dissipât l'engourdissement. N'essaye pas de faciliter les choses, Erich. Tout ceque tu peux dire importe si peu. «Jenny, je suis ennuyé. Je prendrai soin de toi. Mais Emily est une vraie cancanière. Les paroles de Tina vont faire le tour de la ville.» Il la prit dans ses bras. «Dieu merci, Rooney ne compte pas en tant que témoin et Tina est trop petite. Sinon...» Elle voulut s'écarter de lui. Il la retint. Sa voix était si tendre, si douce, presque envoûtante. «Jenny, j'ai peur pour toi. Tout le monde a remarqué à quel point tu ressemblais à Caroline. Ils vont tous apprendre ce qu'a dit Tina. Oh ! ma chérie, ne comprends-tu pas ce qu'ils vont dire ?» Elle allait se réveiller, se retrouver dans l'appartement. Nana serait là. «Tu recommences à parler en dormant, Jen. Tu as dû faire un cauchemar. Tu te tracasses trop,chérie.» Mais elle n'était pas dans l'appartement. Elle était dans ce salon glacial, encombré de meubles, en train d'écouter Erich insinuer cette chose insensée, que les gens allaient la prendre pour la meurtrière de son propre enfant. «L'ennui, Jen, c'est que tu as vraiment eu des crises de somnambulisme. A suivre