Aventure n Après un premier tour à rebondissements, la Coupe d'Afrique des nations entame sa troisième et dernière semaine avec les matches à élimination directe. En effet, c'est cet après-midi que débute le 2e tour avec au programme les deux premiers matches des quarts de finale. Le Burkina-Faso et la Tunisie donneront le ton à Libreville avant d'être suivis par le choc des quarts de finale entre le Sénégal et le Cameroun, qui joueront à Franceville. Demain dimanche, ce sera au tour du match RD Congo - Ghana avant de clore ce tour par un alléchant derby nord-africain, Egypte - Maroc. Huit équipes sont, donc, parvenues à s'extirper du piège du premier tour et on peut dire que nous retrouvons des habituées, sauf peut-être la République du Congo. Mais même cette dernière reste une très bonne équipe, puisqu'il s'agit tout simplement du vainqueur du titre de Championnat d'Afrique des nations (CHAN) réservé aux joueurs locaux. La RDC avait réussi à arracher son ticket devant des équipes huppées et a terminé première de son Groupe devant le Maroc, mais surtout le champion en titre, la Côte d'Ivoire, ainsi qu'un habitué de la compétition, le Togo. En revanche, dans le domaine des surprises, la plus grosse de ce premier tour est incontestablement l'élimination de l'Algérie et de la Côte d'Ivoire. Il faudrait peut-être ajouter celle du Gabon, que tout un peuple attendait des «Panthères» un parcours de champions, ainsi que le Mali, une grosse déception incapable de battre le petit poucet de l'épreuve, l'Ouganda. Mais les discussions ont tourné essentiellement autour des sorties prématurées de la Côte d'Ivoire, pourtant champion en titre, et l'un des favoris de la CAN-2017, l'Algérie. Si pour les Eléphants, certains pouvaient leur accorder des circonstances atténuantes, il n'en demeure pas moins que pour les Fennecs, l'énigme est restée entière. Personne n'a réussi à trouver une explication quant à l'élimination des Verts. «Il faut les chercher dans le premier match. Lorsqu'on aborde une Coupe d'Afrique des nations, il faut bien rentrer dans la compétition. Aussi bien l'Algérie que nous-mêmes, nous avons été accrochés par des équipes supposées plus petites. Mais sur le terrain, l'aspect mental compte énormément dans une Coupe d'Afrique, après ça va vite. Sincèrement, l'élimination de l'Algérie fut une surprise, mais après l'entame très moyenne face au Zimbabwe, il fallait s'y attendre. Il y avait ce match face à la Tunisie, un derby chaud. Ça se joue à pas grand-chose. Entre la victoire et la défaite dans ce genre de match, c'est du 50-50. Le facteur réussite était en faveur des Tunisiens. Les Algérie doivent fouetter leur orgueil et je suis sûr que cette équipe et la Côte d'Ivoire vont revenir. Maintenant, tous les joueurs qui ont vécu l'échec de cette CAN savent quelles sont les exigences d'une Coupe d'Afrique», nous a déclaré l'entraîneur de la Côte d'Ivoire, Michel Dussuyer.Tout le monde était déçu du rendement de l'Algérie et de la Côte d'Ivoire. Les Eléphants se sont fait accrocher par le Togo (0-0), avant de subir les assauts offensifs de la RDC, qui lui avait imposé le nul (2-2). A la fin, c'était plus dur devant le Maroc de Renard, vainqueur (1-0). Pour les Algériens, l'entame n'a pas été aussi fructueuse. Tout a commencé par la piètre prestation face au Zimbabwe. Les Warriors, qui ont terminé la compétition avec un point, ont perdu leurs deux autres rencontres face au Sénégal puis la Tunisie. Pour l'Algérie, il ne fallait pas s'attendre à quelque chose lorsque l'équipe ne parvient pas à gagner contre l'adversaire le plus faible du Groupe B. Djamel O. Paulo Duarte à InfoSoir «Nous avons vu une équipe d'Algérie sans âme» Impressions n Le sélectionneur du Burkina-Faso, que nous avons accosté en marge de la conférence de presse d'avant-match hier, a accepté de nous parler du parcours de l'Algérie durant la CAN-2017. n De gros bras de l'Afrique, à l'image de l'Algérie et de la Côte d'Ivoire, n'ont pas réussi à passer le premier tour. Comment expliquez-vous cela ? D'abord, je tiens à féliciter les huit équipes qualifiées en quarts de finale et souhaiter bonne chance aux entraîneurs éliminés. La compétition fut d'un niveau assez élevé et ce n'est pas par hasard que certaines équipes, dites petites, ont réussi de belles prestations. Pour le moment, je dirai que les huit équipes qualifiées le méritent amplement, mais je pense que les éliminations de l'Algérie, de la Côte d'Ivoire et du Gabon constituent des surprises tout de même. C'est la preuve que la Coupe d'Afrique n'est plus une compétition facile et que chaque équipe peut prétendre battre une autre et ce, quel que soit son statut. n Comment avez-vous trouvé le parcours de l'Algérie et êtes-vous surpris de son élimination ? C'est sûr que tous les spécialistes, y compris moi, ont été surpris de voir l'Algérie quitter la compétition aussi prématurément. Les Algériens ont réalisé un parcours catastrophique. L'équipe a très mal entamé la compétition, mais ce qui m'a le plus inquiété c'est la qualité du jeu qui était absente. Il y avait une équipe presque inexistante sur le terrain. Nous avons vu une équipe d'Algérie sans âme. Ceux qui la connaissent et connaissent son jeu fluide et léché, son potentiel technique et physique savent qu'elle peut faire mieux. n Et qu'est-ce qui n'a pas marché ? Croyez-moi, je ne peux répondre à cette question car il faudrait être dans l'environnement pour répondre avec exactitude. Ce qui est sûr, c'est que pour moi, l'Algérie était un candidat en puissance pour le sacre final. Elle possède de grands joueurs, qui sont ensemble depuis trois ans. Ils ont une énorme marge de progression et c'est tout à fait logique qu'elle soit placée favorite pour le sacre final. Maintenant être éliminée avec le rendement que ses joueurs ont montré durant les trois matches est lamentable. n Pensez-vous qu'il est facile de rebondir après un tel tournoi ? Sincèrement, je suis sûr que l'Algérie va apprendre de ce tournoi raté, car elle a une grande équipe, qui renferme en son sein de grands joueurs. Il y a beaucoup de vedettes et il est fort possible que la force de cette équipe se soit retournée contre elle. Il leur a probablement manqué un peu plus de solidarité. Il y a aussi l'instabilité de la barre technique puisqu'on vient de changer le coach. Ceci dit, l'Algérie possède un énorme potentiel que ce soit en attaque ou dans tous les autres compartiments. C'est une équipe possédant une grosse quantité de joueurs de valeurs, qui évoluent en Europe, je suis sûr qu'elle va revenir et elle est obligée de revenir d'ailleurs. n Peut-on comprendre par là qu'il y a eu une mauvaise gestion des stars de l'équipe ? Je pense que c'est une des raisons. Tout le monde connaît le tempérament du footballeur algérien. C'est un joueur chaud et se donne à fond sur le terrain, mais il doit comprendre qu'il doit se fondre dans le groupe et travailler pour le bien de l'équipe. Cette équipe doit avoir un leader sur le terrain et des joueurs qui doivent respecter les décisions du coach. Dans le cas contraire, il ne devrait pas avoir sa place dans ce groupe. Je pense que nous avons remarqué que certains joueurs n'ont pas apprécié leur statut et c'est l'un des raisons du faible rendement de l'équipe algérienne dans cette CAN. Cependant, il faudra au nouvel entraîneur plus de temps et se montrer patient avec lui. Je suis sûr que l'Algérie ne va pas tarder à revenir. propos recueillis par Djamel Ouaglal Quarts de finale Tunisie et Sénégal favoris, mais… La Tunisie et le Sénégal abordent les premiers quarts de finale de la CAN-2017 aujourd'hui avec les faveurs des pronostics mais devront se méfier respectivement du Burkina Faso et du Cameroun, qui n'auront aucune pression. Les Tunisiens d'Henryk Kasperczak montent en puissance et ont trouvé la bonne carburation autour de Sliti au milieu et des vibrionnants Khazri et Msakni sur le front offensif, même si leur gardien et capitaine Mathlouthi reste incertain. Il s'agit pour eux de retrouver le dernier carré d'un CAN pour la première fois depuis leur victoire finale en 2004, et de prendre leur revanche sur leur élimination controversée en quarts de l'édition 2015 face à la Guinée équatoriale hôte (2-1 a.p.). Mais ils seront opposés à un Burkina Faso qui rêve de refaire le coup de 2013, lorsqu'il s'était hissé jusqu'en finale à la surprise générale. Les Etalons de Paulo Duarte ont d'ailleurs conservé la même ossature, avec Koné en défense, Kaboré au milieu et les frères Alain et Bertrand Traoré à l'animation. Ils ont cependant perdu Zongo et Pitroipa en attaque. En soirée, le Sénégal d'Aliou Cissé aura un statut de grand favori à faire respecter, et un dernier carré à rejoindre après cinq échecs consécutifs. Le sélectionneur rêve d'offrir à son pays un tout premier sacre continental, lui qui était le capitaine et l'auteur du dernier tir au but raté lors de la finale perdue en 2002. En face, le Cameroun renouvelé ne semble pas aussi rugissant que traditionnellement, et s'avance sans la moindre pression. «Quatorze joueurs dans la sélection n'ont jamais joué la CAN», a relevé son sélectionneur belge, Hugo Broos, à la tête de Lions indomptables jeunes et privés de plusieurs cadres qui ont privilégié leur carrière en club. Il peut cependant s'appuyer sur son gardien Ondoa, révélation de ce tournoi. Le programme d'aujourd'hui : - Burkina Faso - Tunisie, à Libreville (17h00) - Sénégal - Cameroun, à Franceville (20h00)