Parcours n La CAN-2017, qui se déroule depuis le 14 janvier au Gabon, touche presque à sa fin puisqu'on en est déjà aux demi-finales avec la qualification du Cameroun, du Burkina Faso, du Ghana et de l'Egypte. Depuis hier, le carré final de la CAN-2017 au Gabon est connu avec la qualification du Ghana et de l'Egypte face respectivement à la RD Congo (2 à 1) et le Maroc (1 à 0). Si on exempte le Burkina Faso, qui n'a jamais été sacré à l'échelle continentale après dix participations, le reste des qualifiés c'est du lourd avec l'Egypte et ses sept sacres, suivie du Ghana et du Cameroun avec quatre trophées chacun. Deux sélections, l'Egypte et le Ghana, sont issues du même groupe D, qualifié du plus relevé par les spécialistes avec le Mali et l'Ouganda qui est revenu ces derniers mois au premier plan. Par contre, le groupe B, où a évolué l'Algérie, a été décimé avec l'élimination de la Tunisie, qui a cru à un moment qu'elle avait l'étoffe pour aller loin, mais vite stoppée par des Burkinabés bien solides, et le Sénégal, considéré parmi les favoris au sacre final, qui a vécu un remake de 2002 face à un Cameroun compact et compétiteur. Quelque part, la logique a été respectée dans ce tournoi, où la solidité défensive est confirmée comme un premier gage de réussite, à l'image de ces Pharaons qui n'ont encaissé aucun but depuis le début de la compétition et qu'il sera difficile de prendre à défaut lors du prochain match. D'ailleurs, les demi-finales offrent un plateau de choix avec Egypte-Burkina Faso, mercredi au stade d'Angondjé à Libreville, et Cameroun-Ghana, jeudi au stade de Franceville. Des finales avant la lettre, réunissant les meilleures sélections africaines du moment et où il sera difficile de parier, tant chaque équipe a montré des prédispositions pour aller chercher le trophée final. Seul le Burkina Faso, tentera d'écrire en lettres d'or une ligne sur son palmarès vierge, au moment où les trois autres nations sont habituées à de telles joutes. A commencer par cette Egypte, détentrice sans partage de sept titres continentaux et qui revient sur la scène après une traversée du désert qui a duré plus de cinq ans en raison des troubles qu'a connu ce pays et du départ de la génération des Aboutrika, Gomaâ et non pas El-Hadary, ce gardien de quarante-quatre ans qui continue à écumer les terrains du continent. Tout comme l'Egypte, le Cameroun présente un ensemble solide et sans stars, après le départ de Samuel Eto'o et l'absence d'au moins cinq joueurs majeurs ayant refusé de disputer cette CAN-2017. Deux équipes qui ont pratiquement renouvelé leurs effectifs, contrairement au Burkina Faso et au Ghana qui jouent, eux, sur la stabilité et la continuité, même si du côté d'Ouagadougou on a décidé de changer de sélectionneur, contrairement aux Blacks Stars qui poursuivent sans se lasser leur aventure avec Avram Grant. Les dirigeants du football algérien et notamment les techniciens doivent se pencher sérieusement sur cette CAN-2017 pour étudier de plus près les raisons de l'échec de notre sélection ; un échec qui se répète à chaque édition, et de présenter à l'opinion sportive nationale un véritable bilan technique sur cette compétition, au lieu de faire dans la discussion de café maure ou dans le lynchage médiatique improductif. Les leçons d'une CAN doivent être tirées pour permettre à un football d'avancer, sinon à quoi cela sert d'y aller et de participer. Le rôle de la direction technique nationale (DTN) est, à ce propos, important et décisif quant à l'avenir et le développement de notre football. A. Salah-Bey Le rendement Grant : «On s'améliore de match en match» l L'entraîneur national du Ghana, Avram Grant, est satisfait du rendement de ses joueurs face à la RD Congo. «A chaque match on voit notre bonne santé physique, notre finesse, s'améliorer. C'est arrivé au bon moment, pour les quarts de finale. Nous étions en forme au bon moment. Et on a aussi joué sur un bon terrain. Je ne peux pas dire que c'est l'essentiel dans un match, mais c'était beaucoup mieux en tout cas. Nous n'avons pas si bien joué mais nous avons bien défendu. Ils auraient pu marquer en 1re mi-temps. Mais les joueurs ont été calmes jusqu'à la pause. On a corrigé les fautes qu'on a commises et la 2e période a été totalement différente. Nous avons joué un bon football. Selon moi, les deux buts que nous avons marqués sont fantastiques. Au moment où nous nous sommes endormis, ils ont aussi mis un but fantastique. La RDC est vraiment une belle équipe, bien organisée, avec de bons joueurs. Ils ont marqué beaucoup de buts jusqu'à maintenant mais on les a bien bloqués» a-t-il fait savoir. La perspective Ibenge : «Maintenant, notre objectif est le Mondial-2018» l Florent Ibenge, le sélectionneur de la RD Congo, estime que son équipe prend goût à cette compétition continentale et se projette sur les qualifications pour le Mondial-2018. «C'est difficile mais cela reste le football, il faut savoir assumer. On ne peut pas toujours gagner. On a mis tous les ingrédients pour pouvoir le faire. On savait qu'il fallait jouer contre cette équipe du Ghana, qu'il ne fallait pas attendre. Malheureusement, il fallait mettre encore un peu plus de rythme en 1re période. Même comme cela, on s'est créé beaucoup d'opportunités. On n'a pas su concrétiser dans la surface de vérité, là où on a été réaliste ces derniers temps. En seconde période, j'ai alarmé tout le monde. Cette équipe allait nous endormir. On s'est fait avoir sur le premier but. Ce n'est pas une action magnifiquement construite des Ghanéens mais une perte de balle de notre côté. On a réussi à revenir au score mais on n'a pas su repartir de l'avant. (Sur l'expérience du Ghana) Oui mais c'est notre maladresse surtout, si on marque nos buts l'expérience n'est plus là. (Sur le bilan du tournoi et l'avenir) Il ne faut pas tout jeter aux orties et puis corriger. Je crois qu'on avance beaucoup plus vite quand il y a une défaite que quand il y a une victoire. On n'oublie pas qu'on est un peu en avance. La CAN-2015, c'était un miracle, on ne devait pas y être. L'objectif c'était d'être dans cette CAN, on a pris goût pour pouvoir aller au bout. On n'y est pas allé mais maintenant il ne faut pas oublier l'autre objectif : le Mondial-2018. Il faut absolument qu'on y aille.» a-t-il déclaré. Maroc Renard fier de ses joueurs l Hervé Renard, le sélectionneur du Maroc, s'est dit très content du visage qu'ont affiché ses joueurs lors du quart de la CAN contre l'Egypte, malgré la défaite. Le Maroc ne dépassera pas le cap des quarts en Coupe d'Afrique. Les Lions de l'Atlas ont dû baisser pavillon ce dimanche à la suite de leur défaite contre l'Egypte (0-1). La prestation livrée par Nabil Dirar et ses coéquipiers n'a toutefois rien de déshonorant et Hervé Renard ne s'est pas privé pour rendre hommage à ses protégés aussitôt le coup de sifflet final de la rencontre donné. «Je suis très fier ce soir. Les joueurs ont fait le match que l'on attendait d'eux, a indiqué le technicien français au micro de BeIn Sports avec beaucoup d'émotion dans sa voix. Mais, ils (les Egyptiens) ont été plus matures que nous et c'est comme ça qu'on apprend. J'assume cette défaite et je la prends pour moi». L'ancien sélectionneur de la Zambie a parlé aussi d'un «grand moment», pour une sélection qui n'avait plus été à pareille fête depuis 2004. Tout en consolant ses hommes, Renard a aussi tenu à féliciter les Pharaons, qu'il désigne désormais comme étant les favoris du tournoi : «cette sélection va gêner beaucoup d'équipes. Cette équipe pose bien le ballon sur un terrain difficile alors qu'est-ce que cela va être sur une bonne pelouse. El-Hadary, ce n'est pas pour rien qu'il a quatre CAN à son compteur». R. S. Côte d'Ivoire Démission du sélectionneur Dussuyer l Le sélectionneur de l'équipe ivoirienne de football le Français Michel Dussuyer a démissionné de son poste suite à l'élimination de la Côte d'Ivoire, tenante du titre, dès le premier tour de la Coupe d'Afrique des nations CAN-2017 au Gabon (14 janvier-5 février), a annoncé dimanche la Fédération ivoirienne (FIF) dans un communiqué. «Le président de la FIF porte à la connaissance de l'opinion publique nationale et internationale qu'au retour de la CAN, Monsieur Dussuyer Michel, sélectionneur de l'équipe nationale A, a donné sa démission. Après consultation du comité d'urgence de la FIF, le président de la Fédération a pris acte de la décision de Monsieur Dussuyer (...) Le Président de la FIF tient à rassurer l'opinion publique que les mesures idoines seront prises afin de pourvoir à son remplacement», indique la FIF. Michel Dussuyer (57 ans) avait pris les rênes de la sélection ivoirienne en juillet 2015 en remplacement de son compatriote Hervé Renard. Versée dans le groupe C, la Côte d'Ivoire a terminé la phase de poules à la 3e place avec 2 points (deux nuls et une défaite). La démission de Dussuyer suit celle du Belge Georges Leekens, qui a quitté ses fonctions de sélectionneur de l'équipe algérienne après l'élimination en poules.