Résumé de la 193e partie n Jenny vit Clyde se diriger vers la maison. Il avait perdu sa démarche assurée. Pourquoi, Joe ? — Il m'a téléphoné pour prendre de mes nouvelles. Il voulait savoir si je vous avais vue. Je lui ai répondu que je vous avais rencontrée une fois par hasard. Je n'ai pas raconté que vous étiez venue à la maison. Vous comprenez. Il m'a dit de reprendre mon travail dès que je le pourrai, mais que si jamais je vous approchais ou s'il m'entendait vous appeler Jenny, il me tirerait dessus avec le fusil qu'il avait utilisé pour tuer mes chiens. Il a dit mes chiens. Cela signifie qu'il a tué aussi l'autre. On dirait un fou. Je crois qu'il vaut mieux que je m'en aille dans notre intérêt à vous et à moi. Dites-moi ce que je dois faire.» On dirait un fou. Il menaçait ouvertement Joe à présent. Le désespoir fit oublier à Jenny sa terreur. «Joe, en avez-vous parlé à quelqu'un ? En avez-vous parlé à votre mère ? — Non, ma'me. Je ne veux pas l'affoler. — Joe, je vous en prie, ne parlez à personne de ce coup de téléphone. Et si Erich rappelle, restez calme et détendu avec lui. Dites-lui que le docteur vous a conseillé d'attendre encore quelques semaines, mais que vous acceptez de travailler pour lui. Et pour l'amour du Ciel, ne lui dites pas que vous m'avez revue. — Jenny, ça va très mal, n'est-ce pas ? — Oui.» Il était inutile de le nier. «Où est-il parti avec les filles ? — Je ne sais pas. — Je vois. Jenny, vous pouvez avoir confiance en moi. Je le jure devant Dieu. — Je vous crois. Et s'il vous téléphone à nouveau, faites-le-moi savoir tout de suite. — Entendu. — Et, Joe... si... je veux dire, il pourrait revenir. Si jamais vous l'apercevez, lui ou sa voiture, il faut que je le sache immédiatement. — Je vous avertirai. Elsa est venue chez nous avec l'oncle Josh. Elle a parlé de vous, elle a dit que vous étiez très gentille. — Elle n'a pourtant jamais semblé beaucoup m'aimer. — Elle avait peur de M. Krueger. Il lui avait dit de rester à sa place, de tenir sa langue, de s'assurer que rien n'était déplacé ni changé dans la maison. — Je n'ai pas compris pourquoi elle continuait à travailler pour nous compte tenu de la façon dont Erich la traitait. — A cause de l'argent. Elle disait qu'elle aurait travaillé pour le diable avec un si gros salaire.» Joe posa sa main sur la poignée de la porte. «Il est bien possible qu'elle ait travaillé pour le diable, n'est-ce pas ?» Février n'est pas le mois le plus court de l'année, pensait Jenny. Il n'en finissait plus. Jour après jour ; minute après minute. Ces longues nuits d'épouvante à contempler la coupe de cristal qui se détachait dans l'obscurité. Elle enfilait tous les soirs la chemise de nuit de Caroline plaçait une savonnette au pin sous son oreiller, afin d'imprégner le lit de la senteur sylvestre. A suivre