Décret n Le président américain Donald Trump a imposé hier des sanctions contre l'Iran et son programme de missiles balistiques. Donald Trump a ainsi mis à exécution ses menaces de durcir la position de Washington envers la République islamique, mais sans faire dérailler pour l'instant l'accord international sur le nucléaire iranien scellé en 2015 par son prédécesseur Barack Obama. "L'Iran joue avec le feu. Ils ne se rendent pas compte à quel point le président Obama avait été « gentil » avec eux. Pas moi!", avait tweeté dans la matinée le nouveau président des Etats-Unis, juste avant l'annonce de sanctions ciblées. Le Trésor américain a pris des mesures de rétorsion contre 25 personnes et entités soupçonnées d'avoir apporté un soutien logistique ou matériel au programme balistique de Téhéran. Les mesures de Washington font suite à une rafale de déclarations belliqueuses proférées ces derniers jours par les Etats-Unis contre l'Iran, en réponse à un test, le 29 janvier, d'un missile balistique iranien. Interrogé jeudi sur une action militaire américaine contre Téhéran, le président Trump avait répondu: "rien n'est exclu". Son conseiller Michael Flynn avait le premier cette semaine "mis en garde" l'Iran contre son rôle "déstabilisateur" au Moyen-Orient. Pour justifier ces sanctions, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche Michael Flynn - réputé être un dur contre l'Iran - a accusé "la République islamique d'être le premier Etat du monde à soutenir le terrorisme et d'être impliquée dans les violences qui déstabilisent le Moyen-Orient". Pour l'administration Trump, le gouvernement Obama a été trop conciliant avec Téhéran: "L'époque où l'on fermait les yeux sur les actes hostiles et agressifs de l'Iran envers les Etats-Unis et la communauté internationale est révolue", a ainsi martelé M. Flynn. Barack Obama est le grand architecte de l'accord conclu à Vienne en juillet 2015 entre Téhéran et six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne). Ce texte est censé garantir la nature pacifique du programme nucléaire iranien, en échange d'une levée des sanctions internationales contre Téhéran. En vigueur depuis un an, l'accord de Vienne a de fait, jusqu'ici, apaisé les tensions internationales avec l'Iran et éloigné la perspective d'une autre guerre dans la région. Peu après l'annonce de ces nouvelles sanctions, l'Iran a assuré qu'il allait agir de manière "réciproque". Il a annoncé "des limitations juridiques à certains Américains et à des entreprises américaines ayant eu un rôle dans la création et le soutien de groupes extrémistes terroristes dans la région", sans plus de précisions. Vendredi, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif avait promis vendredi sur Twitter que son pays "ne déclencherait jamais une guerre", tout en se disant "pas impressionné par les menaces". Il a annoncé "des limitations juridiques à certains Américains et à des entreprises américaines ayant eu un rôle dans la création et le soutien de groupes extrémistes terroristes dans la région", sans plus de précisions. R. I. / Agences Exercices militaires de l'Iran impliquant des missiles l L'Iran a entamé aujourd'hui des exercices militaires incluant des missiles, en plein regain de tension avec les Etats-Unis, a annoncé son armée d'élite. Ces exercices ont pour objectif de montrer "la totale préparation à confronter les menaces" et "les sanctions humiliantes" contre l'Iran annoncées hier par les Etats-Unis, indique le site des Gardiens de la révolution, Sepahnews. Différents types de systèmes de radars et de missiles de fabrication locale, ainsi que de centres de commandement seront testés pendant cet exercice, ajoute le site. Selon la liste des missiles devant être utilisés pendant cet exercice publiée par Sepahnews, il s'agit d'engins de très courte portée (75 kilomètres). Les exercices ont lieu dans la province de Semnan (nord-est).