Réhabilitation n Dans le sud du pays, à Ouargla, flamants roses, cigognes, canards souchet, tadornes, casarca s'invitent régulièrement au Lac chott d'Ain El-Beida. Cet espace naturel est une des zones humides les plus importantes de la wilaya et de milieu aquatique de prédilection pour des milliers d'oiseaux migrateurs fuyant la rigueur des hivers en Europe. L'état de dégradation avancé de ce véritable atout touristique pour la région a poussé plusieurs acteurs à tirer la sonnette d'alarme. Alors qu'on le pensait perdu à jamais, le chott de Aïn El Beïda, ce paradis terrestre pour une faune et une flore remarquables, veut aujourd'hui espérer sortir de son agonie... Les efforts de la Conservation des forêts de la wilaya de Ouargla s'orientent de plus en plus vers la réhabilitation des zones humides existantes à travers dix sites environnementaux disséminés sur le territoire de la wilaya, entre lacs, sebkha et Chotts. Dans le but de préserver ces espaces à haute importance écologique, une réflexion est engagée sur des mécanismes appropriés pour asseoir une protection effective de la zone humide de "Chott Ain El-Beida", un des plus grands plans d'eau classés de la wilaya, selon la Conservation des forêts. L'opération vient à point nommé remédier à la dégradation que connait cet espace aquatique, du fait de sa pollution induite par le phénomène de la remontée des eaux, car situé au cœur de palmeraies, et de son exploitation comme zone de déversement d'une importante partie d'eaux usées, menaçant son écosystème. Une étude technique afférente à la réhabilitation du Chott d'Ain El-Beida, classé en 2005 sur la liste de la convention internationale de Ramsar, est en cours d'élaboration pour protéger la richesse faunistique et floristique de cette zone humide susceptible de permettre une intervention bien étudiée et conforme aux conditions requises. D'après la Conservation des forêts, cette étude permettra de cerner les problèmes engendrant la détérioration de ce plan d'eau par les rejets d'eaux usées, les dépôts illicites de déchets, ainsi que par l'extension des terres agricoles sur le site. Les responsables et partenaires concernés par la protection de l'environnement, dont la conservation des forêts, les directions de l'agriculture et du tourisme, en plus de la société civile (associations notamment), misent, en attendant l'application des résultats de cette étude, sur la sensibilisation de la société sur la nécessaire protection de cet espace pour son importance écologique, notamment face aux changements climatiques, car créant un microclimat. Pour ce faire, et afin de contribuer le moins qu'il puisse être à la préservation du site, il est procédé à l'organisation périodique, en coordination avec les acteurs concernés et les citoyens, notamment les riverains, de campagnes de nettoiement de ce plan d'eau, en plus de l'organisation de sorties pédagogiques, récréatives et touristiques sur site. L. S. Flamant rose, canard, tadorne… S'étendant sur 1 000 hectares, cette zone accueille annuellement une richesse avifaune de plus d'un millier d'oiseaux migrateurs, car constituant un lieu de prédilection des oiseaux en provenance d'Europe et d'Asie en quête de nourriture et de nidification, ont indiqué les responsables de la Conservation des forêts d'Ouargla. Plus de 10 935 oiseaux migrateurs ont été recensés l'année dernière par les ornithologues à travers les 10 zones humides, classées et non-classées, se trouvant sur le territoire de la wilaya d'Ouargla. Menée à la mi-janvier de chaque année par le réseau des ornithologues algériens de la zone Sud-est du pays, cette opération de recensement, visant le contrôle du mouvement des oiseaux migrateurs, a permis de répertorier également 14 espèces avifaunes qui ont élu domicile dans le chott, à l'instar du flamant rose (8 530 oiseaux), dont neuf sont bagués, la tadorne (1 500), le canard (286) et le Casarca (200). Ce recensement est mené notamment en période hivernale propice pour les oiseaux migrateurs, qui effectuent une halte de nidification sur le sol algérien en provenance des pays asiatiques et européens, a expliqué la responsable du recensement à la conservation, Nadjla Adamou. L. S. Recul du nombre de certaines espèces l Le bureau du recensement à la conservation a relevé, toutefois, un recul du nombre de certaines espèces avifaunes sur le chott par rapport aux cycles précédents du fait des séquelles du changement climatique. Ce dénombrement d'oiseaux s'est effectué au niveau des zones humides, lacs et Chotts, de la wilaya, dont celles d'Ain-El Beida (1 000 ha), Oum-Raneb (1 200 ha), Sidi Slimane (100 ha), classés en 2005 sur la liste de la convention internationale de RAMSAR comme zones naturelles d'intérêt mondial. La wilaya d'Ouargla compte 10 zones humides, dont six existantes dans la grande région de Touggourt (160 km nord d'Ouargla) et 4 autres dans la région d'Ouargla, dont trois plans d'eau ont été classés zones humides sur la liste de la convention de Ramsar. Ces sites, où pousse une végétation spontanée, attirent, à la faveur de facteurs et conditions favorables, des milliers d'oiseaux, en transit ou pour nidification, notamment les espèces migratrices, telles que le flamant rose, la tadorne Casarca, la tadorne de Belon, le canard Souchet, l'aigrette Gazette, l'échasse blanche, l'Avocette élégante, le héron cendré, le busard des roseaux, la sarcelle marbrée et le grèbe castagneux, selon la Conservation des forêts.