Pas moins de 55.039 oiseaux d'eau migrateurs ont été recensés, cette année, dans les huit zones humides réparties à travers le territoire de la wilaya d'Oran, a-t-on appris mardi de la conservation des forêts. L'inventaire annuel mondial des oiseaux d'eau, qui s'étale du 8 au 21 janvier en cours, a été enregistré à travers les zones humides, recense 42 espèces d'oiseaux migrateurs dont 18 protégées, a indiqué le président du service protection végétale et animale à la conservation. L'opération a fait ressortir la présence, dans les plans d'eau, d'une nouvelle espèce d'oiseaux migrateurs, le goéland loucophe qui est un oiseau gibier, a ajouté Chami Mohamed. En comparaison avec les deux dernières années, les zones humides d'Oran enregistrent une baisse permanente du nombre d'oiseaux migrateurs estimé à 79.082 l'année dernière et à 83.864 en 2015, a-t-on fait remarquer. Le chef de service protection végétale et animale a imputé cette baisse aux changements climatiques. La wilaya d'Oran recèle quatre zones humides classées à l'échelle mondiale au titre de la convention Ramsar, que sont la Grande Sebkha, El Mactaa s'étalant sur les wilayas de Mascara et Mostaganem), les Salines d'Arzew et lac Tilamine et quatre autres classées à l'échelle nationale (Dhayet Oum Ghellaz, Dhayet El Bagra, Dhayet Morsli et Lac Sidi Chahmi). Pour protéger ces zones humides et le patrimoine forestier, la conservation des forêts a mis en place un numéro vert (041622222) à la disposition des citoyens.
Plus de 7.100 autres Reservés au lac Sebkhat El-Maleh Quelque 7.179 oiseaux migrateurs ont été dénombrés par les ornithologues dans la zone humide classée du lac de Sebkhat El-Maleh, située à la sortie sud d'El-Menea (Ghardaïa), a-t-on appris mardi auprès de la Conservation des forêts de la wilaya. Ce recensement hivernal des sujets avifaunes, utilisant la zone humide d'El-Menea comme une halte et une zone de nidification sur l'axe migratoire entre l'Europe et l'Afrique, a été établi à la faveur du traditionnel recensement international des oiseaux migrateurs effectué le 15 janvier de chaque année par le Réseau national des observateurs ornithologues algérien (R.N.O.O.A) de la région Sud-Est II, a indiqué le chef du bureau de la protection de la flore et la faune, Abdelwahab Chedad. Ce décompte a permis de répertorier 37 espèces avifaunes, dont une trentaine d'espèces d'oiseaux d'eau pour la plupart (Cigogne blanche, Ibis Falcinelle, Canard souchet, Canard siffleur, Flamant rose, Canard colvert, Canard Chipeau, Sarcelle marbrée, Tadorne Casarca, Tadorne de belon, Avocette élégante, Chevalier sylvain, Grèbe Castagneux, etc.), a-t-il signalé en précisant que la Grue cendrée, le Grand Cormoran et le Fuligule morillon ont été observés dans la région pour la première fois. Ces sujets avifaunes ont été observés sur l'ensemble du site de Sebkhat El-Maleh, classé zone humide d'importance internationale en 2004 par la convention de Ramsar, et qui s'étend sur 18.947 hectares, dont 1.600 ha de plan d'eau et une périphérie végétale, a fait savoir le même responsable. "Ce nombre d'avifaunes et d'espèces hivernant dans cette zone humide, devenue un sanctuaire pour ces volatiles, constitue un indicateur biologique de l'état de santé de l'écosystème de cette zone humide et de sa biodiversité", a fait savoir M. Chedad. Ce site d'un grand intérêt écologique est une escale incontournable pour des milliers d'espèces d'oiseaux migrateurs qui s'y réfugient pour échapper à l'hiver rigoureux régnant dans l'hémisphère Nord, profitent du climat doux à El-Menea pour renouveler leur plumage avant la saison de reproduction. La zone humide de Sebkhat El-Maleh constitue un parfait pied-à-terre pour ces sujets avifaunes migrateurs diversifiés et variés, dont une partie inscrite sur la liste des oiseaux menacés, élaborée par l'Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN) telle le Tadorne Casarca et le Fuligule Nyroca, a souligné le chef du bureau de la faune et la flore. Ce site naturel aquatique qui recèle des potentialités naturelles susceptibles de promouvoir un tourisme écologique, est également un véritable laboratoire à ciel ouvert pour les scientifiques et autres chercheurs dans le domaine de l'écologie, l'environnement et l'ornithologie, et un outil pédagogique pour les étudiants de la science de la terre, a-t-il ajouté.
Un site menacé par ....l'homme Cet espace aquatique en plein désert est, cependant, exposé à plusieurs menaces et dégradations induites par l'activité humaine accrue et une urbanisation anarchique et accélérée, particulièrement sur les berges. L'arrachage extensif, la coupe et brûlis de la végétation, le défrichement par les riverains, la pollution par les dépôts des déchets urbains, le braconnage ainsi que les constructions illicites et les rejets des eaux usées dans ce site aquatique, constituent autant de menaces pour l'équilibre écologique de cette zone humide, ont déploré les responsables de la Conservation des forêts. Les observateurs ornithologues de la conservation des Forêts de la wilaya de Ghardaïa ont également dénombré près de quatre milles oiseaux migrateurs de une quinzaine d'espèce dans trois zones humides "artificielles" créées à la faveur d'un programme de traitement des eaux usées, de préservation de l'environnement et des ressources hydriques dans la wilaya, a révélé le responsable du bureau de la protection de la faune et la flore de Ghardaia. Ces zones humides artificielles et non classées constituées de stations de lagunage des eaux usées de Kef Dokhen (exutoire de l'oued M'zab) à El-Atteuf, la station de Berriane et de Guerrara ainsi que les rejets de Métlili et Zelfana sont devenues des sites de nidification d'une population avifaune assez importante, a expliqué M. Chedad. Dans d'autres zones humides naturelles "non classées" qui s'étendent sur plus de 150 ha, dont une centaine d'hectares de plan d'eau au lieu-dit El-Mahfoura et Dayet Oum-Souid, dans la commune de Seb-Seb, les ornithologues ont dénombré 544 oiseaux d'une dizaine d'espèces dont des Tadornes Casarca. Au total, un effectif de 11.854 oiseaux migrateurs a été recensé dans les différentes zones aquatiques existantes dans la wilaya de Ghardaïa et constituant des joyaux aquatiques de la biodiversité, susceptibles de favoriser un tourisme écologique et culturel durable.