Le public algérois était invité, dans la soirée d'hier, à redécouvrir le patrimoine musical de la région de la Saoura à la faveur d'un spectacle, oscillant entre la poésie et le medh, porté par une grande richesse musicale qui a été animé par le groupe «El-Ferda». Organisé à la salle El-Mouggar par l'Office national pour la culture et l'information (ONCI), ce spectacle, dédié au patrimoine de la ville de Kenadsa (Béchar) inaugure un dense programme d'animations musicales élaboré par l'Office durant le mois de Ramadhan. Mené par Larbi Bestam au luth et au chant, le groupe qui s'est produit dans une nouvelle formation pour l'occasion, a enchanté son public, peu nombreux mais composé de connaisseurs du genre, avec ces succès les plus connus qui font la renommée de la troupe depuis plus de dix ans tels que «Karim El-Kourama», «Nefs Fi Nefs» ou encore «Ben Bouziane». El-Ferda a marqué cette soirée par le retour sur scène de l'un des piliers du groupe, Hocine Zaïdi, au chant, banjo et soussen et qui a lui aussi interprété des textes de poètes contemporains de la région sur les rythmes d'El-Ferda, proches du châabi et soutenu par le son métallique du marrez (pilon). Pour cette prestation les deux fondateurs de la troupe étaient accompagnés du violoniste Kheireddine Mkachich et de musiciens du groupe Essed de Kenadsa dont Lahcen Bestam et de Saber au goumbri. Cependant la troupe, qui s'est produite sans la moitié de ses membres, a beaucoup «perdu en terme de qualité d'exécution instrumentale» mais aussi en «authenticité» du spectacle avec l'introduction de nouveaux instruments, estiment des spectateurs, qui ont également regretté la «qualité du son» et de la prestation sur scène, «nettement inférieure» aux spectacles habituels.