Un exercice à mettre aux oubliettes Epilogue - Le championnat de Ligue 1 Mobilis, saison 2016-2017, a pris fin hier avec le déroulement de la 30e et dernière journée, qui a vu le RC Relizane rejoindre le CA Batna et le MO Béjaïa en Ligue 2 Mobilis. C'est le baisser de rideau d'une saison pas comme les autres avec le déroulement de la 30e et dernière journée qui n'a valu que par un seul enjeu : qui décrochera la troisième place, significative de qualification pour la Coupe de la CAF. Et c'est l'USM Alger, toujours en course en Ligue des champions, qui a réussi à monter sur la troisième marche du podium après son carton contre la JS Saoura (5 à 2) au stade Omar Hamadi de Bologhine et à huis clos. D'ailleurs, les Usmistes terminent la saison avec la meilleure attaque du championnat et sont les seuls à atteindre la barre des 50 buts, au moment où l'USM El-Harrach, meilleure défense avec 21 buts encaissés, demeure la plus faible attaque avec 15 réalisations seulement. Pour le reste des rencontres, tout s'est joué sur un air de vacances et d'adieu, comme ce fut le cas pour l'entraîneur marocain du CR Belouizdad, Badou Zaki, qui, certainement dépité par ce qu'il a vu dans notre championnat, a décidé de rentrer à la maison pour prendre en main l'US Tanger. Lorsqu'il avait débarqué à Alger, les supporters ne se sont pas trompés en l'accueillant en sauveur car leur équipe, avec sept points, jouait la relégation. Hier, les gars de Laâqiba terminèrent la saison à la sixième place avec 43 points et qualifiés pour les demi-finales de l'épreuve populaire. Le match nul (1-1) concédé contre la JS Kabylie, dont la saison a été des plus catastrophiques, est anecdotique. Comme l'a été la rencontre DRB Tadjenaent - ES Sétif, où le Difaâ a pris le dessus sur le champion fraîchement couronné par la plus petite des marges (1-0). Le duo Meziane Ighil - Mourad Ouardi aura réussi la mission de laisser Tadjenanent parmi l'élite. Idem pour Abdelkader Amrani, venu lui aussi au chevet du CS Constantine, qui a dû même changer de stade, passant du grand Chahid Hamlaoui au coquet Benabdelmalek, pour aligner quelques succès salvateurs, sans compter celui d'hier contre le MC Oran (1-0). Le NA Hussein Dey, qui a allié le bon et le moins bon cette saison, termine à la septième place après son nul (1-1) contre le déjà relégué le MO Béjaïa. Des Béjaouis passés de la gloire (une finale de la Coupe de la CAF) à la déchéance (rétrogradation et débandade). Le dernier match sifflé lors de cette 30e journée est celui qui a vu l'USM Bel-Abbès terminer à la quatrième place à l'issue de sa victoire contre le MC Alger (3-2). Les deux équipes sont toujours en course en Coupe d'Algérie et où le Doyen s'est déjà adjugé une place en Ligue des champions l'année prochaine. De quoi se consoler quant on a perdu un titre qui lui tendait les bras après la phase aller, mais qui s'est vite envolé après le passage de l'Entente de Sétif. A. Salah-Bey Le champion : L'ES Sétif, 4e titre en 7 ans de professionnalisme Après la phase aller et un début de saison catastrophique, caractérisé par une disqualification dès le premier match de la CAF Champions League à la suitedes incidents qui se sont produits au stade du 8-Mai-1945, personne ne misait un sou sur l'ES Sétif pour le titre de champion d'Algérie. Tout le monde pensait que le sacré ne pourrait échapper aux deux clubs algérois, le MCA et l'USMA, surtout que les Vert et Rouge ont bouclé la phase aller avec 5 points d'avance sur l'Entente. L'équipe phare des Hauts Plateaux a réalisé une remontée spectaculaire en engrangeant 22 points sur 27 possibles lors des neuf premières rencontres de la phase retour. C'est cela qui avait fait la différence et a permis à l'ESS de décrocher son 4e titre de champion d'Algérie en 7 ans de professionnalisme, contre deux pour l'USM Alger et un pour l'ASO Chlef. En fait, c'est l'ASO Chlef, reléguée depuis deux saisons en Ligue 2, qui a été le premier champion professionnel. L'ESS a suppléé aux Chélifiens en dominant les débats pendant les deux exercices suivants (2011-2012 et 2012-2013), avant qu'elle cède sa couronne à l'USMA au cours la saison 2013-2014. Les Sétifiens se rachèteront une année plus tard (2014-2015). Les Usmistes vont néanmoins revenir à la charge pour monter à nouveau sur le toit du football algérien la saison passée, mais pas pour longtemps, puisque l'Aigle noir parvient à nouveau à leur chiper le titre. Dj. O. Le dauphin : MC Alger, une 2e place au goût amer ! l Le Mouloudia d'Alger, qui avait terminé la phase aller en tant que Champion d'hiver, va se contenter de la deuxième place. Une position qui lui permet de disputer la CAF Champions League, mais force est de reconnaître qu'il y a eu un goût amer puisque ce sont les Vert et Rouge qui ont offert le titre à l'Entente de Sétif. En effet, il est inadmissible qu'une équipe, qui avait cinq points d'avance sur le récent champion à la fin de la première partie de la saison, se retrouve reléguée à 7 unités. Le Mouloudia avait énormément perdu de points à domicile avec des défaites et des matches nuls face à des adversaires qui étaient, pourtant, à sa portée. Mais le tournant de la saison était incontestablement le revers subi face à l'ES Sétif (1-2) lors de la 21e journée au stade du 5-Juillet. Les camarades de Hachoud ne devront s'en prendre qu'à eux-mêmes. Dix points perdus à domicile (défaites face à l'ESS et l'USMH et nuls face à la JSK et au NAHD) c'est trop pour une équipe qui aspirait jouer pour le titre. Néanmoins, le MCA vient de réaliser le meilleur parcours dans le championnat professionnel. Le doyen des clubs algériens, qui a souvent flirté avec la relégation depuis son dernier titre de champion d'Algérie lors de la saison 2009/2010, a réussi le meilleur classement depuis sept ans. 6e deux fois de suite (2010/2011 et 2011/2012), 5e lors de la saison 2012/2013, 7e en 2013/2014 et avait frôlé deux années de suite la relégation 2014/2015, et 2015/2016. Dj. O. Le yo-yo : Le RC Relizane rétrograde On connaît désormais le troisième, qui accompagnera le MO Béjaïa et le CA Batna en Ligue 2 Mobilis, à l'issue de la dernière journée, disputée hier. Il s'agit du RC Relizane, qui va rétrograder à cause du troisième point du règlement du championnat en cas d'égalité de points en fin de saison comme c'est le cas entre l'USMH et le RCR. Malgré sa victoire (5-0) devant le CA Batna, le RCR occupe la 14e place au classement derrière l'USM El-Harrach qui a réussi à arracher le point nécessaire de sa survie en faisant match nul (0-0) à Médéa devant l'OM. Les deux formations terminent avec 36 points, alors que le DRB Tadjenanent et le CS Constantine victorieux 1-0 chez eux se sauvent et finissent avec 39 points. Il faut savoir que même si l'USMH affiche une différence de buts inférieur à celle du RCR (-6 contre -1), c'est le troisième critère de l'article 80 des règlements du championnat qui stipule que la meilleure différence de buts obtenue par une équipe sur l'ensemble des matchs joués par les équipes en question lors de la phase aller, qui est pris en considération. A la fin de la phase aller, l'USMH comptait un goal-average de -1, alors que le RC Relizane était à -6. Il faut savoir que les deux équipes ont fait match (0-0) en aller retour. Ainsi, le MOB, le CAB et le RCR seront remplacés par le Paradou AC, l'USM Blida et l'US Biskra en Ligue 1 Mobilis. Ces trois formations ont déjà évolué en première Division par le passé. Le troisième : L'USM Alger n'a pas assumé son statut l Le champion sortant, l'USM Alger, ne devait pas se rater après une saison presque ratée. Malgré le huis clos, les Rouge et Noir ont réussi un carton dans un match à enjeu. Vainqueur dans la soirée face à la JS Saoura (5-2), l'équipe algéroise a terminé à la 3e place au classement qualificative à la Coupe de la CAF la saison prochaine. L'USMA, qui a cédé son titre remporté la saison dernière au profit de l'ES Sétif, a réussi le strict minimum cette saison. Les Usmistes totalisent le même nombre de points que le MC Alger, 2e au classement (50 points), mais compte un goal-average particulier défavorable avec son voisin (aller défaite 2-1, retour 2-2) Dj. O. Un parcours bouclé en catastrophe Cacophonie - Le championnat de Ligue 1 Mobilis qui a baissé le rideau hier aura été marqué par plusieurs faits saillants faisant que l'exercice 2016-2017 est à mettre rapidement aux oubliettes. Entamé par l'affaire du RC Relizane qui avait entamé la saison avec un solde négatif. En effet, victime d'une ponction de trois points juste après la première journée pour avoir déclaré forfait face au NAHD puis de trois autres à la suite de la sanction qui lui a été infligé par la LFP pour on payement de ses joueurs, le RCR a introduit un recours près le Tribunal de l'arbitrage sportif (TAS) et attend toujours le verdict définitif. Cette affaire n'est pas la seule à défrayer la chronique puisque plusieurs autres désagréments animeront les différentes journées du championnat de Ligue 1 Mobilis et amocheront la crédibilité des différentes structures du football national à l'image de la Ligue de football professionnel, la commission fédéral d'arbitrage et la commission de la gestion de la coupe d'Algérie sans omettre les histoires de corruption, de programmation, de violence et de report de la finale de Dame coupe prévu le 1er mai. En dépit des réformes annoncées, les mesures prises et les changements opérés à la tête de l'arbitrage, ce secteur demeure toujours le maillon faible de la chaîne footballistique algérienne. En effet, les journées de championnat se poursuivaient et les scandales avec au point de provoquer l'ire des présidents, entraîneurs, joueurs et supporters non sans avoir enregistré des menaces et la montée au créneau de plusieurs responsables de clubs. Dans ce registre, les présidents Hannachi, Hammar, Ghrib, Belhadj, Laïb, Ould-Zmirli ont crié à la hogra estimant que leurs équipes respectives ont été lésées à maintes reprises. Le mal ne s'arrêtera pas là puisque de ces imperfections des arbitres naîtra un véritable malentendu entre certains responsables de club qui ne fera qu'accentuer le malaise. Dans un championnat qui n'arrive toujours pas à retrouver ses lettres de noblesse en dépit de son passage au professionnalisme depuis 2010, la gangrène prend de l'ampleur avec le phénomène de la corruption. Alors que tout le monde clamait çà et là l'arrangement des matchs, les opérations de séduction des arbitres et les tentatives d'amadouer les joueurs comme ce fut avec le président du DRB Tadjenanet, Tahar Gueraïche. Ce dernier a été arrêté par les éléments de la sûreté nationale à la suite de la plainte du président du CA Batna, Farid Nezzar. Le boss du DRBT a été finalement libéré après sa présentation devant le procureur de la République. D'une anomalie à une autre, le championnat de Ligue 1 Mobilis collectionne également les approximations dans la programmation. Les changements fréquents opérés dans la programmation des rencontres n'a fait que bruire l'entourage des clubs concernés et envenimé l'atmosphère, d'où les incitations à la violence de certains présidents, heureusement pas tous, pour justifier leur échec et sauver leur peau. A ce décor tristement planté est venue s'ajouter une violence inquiétante dont on a du mal à bannir de nos enceintes. La fausse démission du président de la LFP Mahfoud Kerbadj dans une ambiance folklorique et la déprogrammation plusieurs fois des demi-finales et le décalage de la date de la finale de la coupe d'Algérie n'ont fait que confirmer que le marasme et la dépression ont atteint leur paroxysme dans un football déjà agonisant depuis l'avènement du professionnalisme dont on ne retient que le nom. Anis B. Le fait : Une fin honteuse à Médéa Cette dernière journée a été marquée, par contre, par le non-match entre l'Olympique Médéa et l'USM El-Harrach justement, vu que les deux formations ont refusé carrément de jouer car le nul les arrangeait. Au stade Tahar Zougari de Relizane, le Rapid pouvait d'ailleurs marquer une centaine de buts, rien n'aurait changé à son destin. Avant même le coup d'envoi de la rencontre OM-USMH, il se murmurait dans les travées d'Imam Lyes que le résultat était déjà connu et les joueurs ne l'ont que confirmé sur le terrain avec du pousse-ballon grotesque. L'éthique était encore une fois bafouée. Il faut dire qu'il y a plusieurs semaines que le sort du RC Relizane a été scellé dans les arcanes de certains clubs, qui n'ont cessé de jouer aux diables sur plusieurs journées et selon une équation à géométrie variable. D'ailleurs, c'est une spécialité bien algérienne, celle de combiner plusieurs matchs à la fois et sur plusieurs journées, ce qui rend toute tentative d'endiguer le fléau de la combine quasi impossible. Quand un président de club déclare avec assurance, il y a quelques semaines, que sa formation ne rétrogradera pas, cela veut tout dire. C'est une véritable honte ! Les pauvres et courageux Relizanais, sous la conduite de leur entraîneur Bouakkaz, ont tout fait pour sauver leur saison et leur peau parmi l'élite, malgré les six points défalqués avant même le départ de la compétition. Le simulacre qui s'est déroulé à Médéa restera parmi les nombreux points noirs de cette saison, vraiment à mettre aux oubliettes. A. S-B La valse : Seuls Bouakkaz, Slimani et Chérif El-Ouazzani ont «survécu» Sans surprise, le championnat d'Algérie de Ligue 1 Mobilis n'a pas dérogé à la règle cette saison encore. La valse des entraîneurs a été un fait marquant de l'exercice 2016-2017. Dix-sept (17) changements ont déjà été opérés au niveau des différents staffs techniques de l'ensemble de l'élite professionnelle algérienne. La JSK a vu défiler trois entraîneurs. Mouassa avait entamé la saison avant de céder sa place à Hidoussi puis ce dernier à Rahmouni, qui a terminé la saison. Au MCA, Menad avait pris les commande avant de laisser la place à Mouassa, alors que chez le voisin usmiste, Amrouche n'avait même pas débuté la saison qu'il avait claqué la porte pour permettre à Cavalli d'occuper le poste d'entraîneur à l'USMA. Mais le Français n'était pas resté longtemps puisqu'il est parti au bout de neuf journées pour laisser la place au Belge Paul Put. Alain Michel a été remplacé par Badou Zaki, avant de rejoindre le NAHD pour parer au départ de Bouzidi. Après quatre ans de loyaux services, Liamine Bougherara a quitté le DRB Tadjenanet et permettre à Ighil de reprendre du service. Au CA Batna, les choses étaient compliquées pour Rouabah puis Mechiche, alors que Bouaâraâra n'a rien pu faire pour sauver le club de la relégation. Le Champion en titre, l'ESS a également changé d'entraîneur puisque Madoui avait remplacé Amrani, parti au CSC après le limogeage de Gomez. Desabre et Khouda ont été lâchés par la direction de la JSS malgré les bons résultats. Ils ont été remplacés par Bourzague. Le MOB a vu défiler trois entraîneurs à commencer par Sandjak puis Henkouche et Bouassaâda. En fin, Mecheri a remplacé Belatoui au MCO, alors que Charef a décidé de jeter l'éponge à l'USMH où Abdelaziz a dû terminer la saison avec le trio Haniched-Benomar-Bechouche. Seuls trois techniciens ont survécu à cette valse. Il s'agit de Moez Bouakkaz du RCR, Sid-Ahmed Slimani de l'OM et Si Tahar Chérif El-Ouazzani de l'USMBA. Dj. O. Le buteur : Gasmi s'offre le titre avec 14 réalisations Le NA HusseinDey, qui a réussi à atteindre la finale de la Coupe d'Algérie la saison dernière, peut se consoler d'avoir le meilleur buteur du championnat. En effet, Ahmed Gasmi, qui était co-leader avec Mohamed -Amine Hamia (CR Belouizdad), tous les deux auteurs de 13 buts avant la dernière journée, a profité du mutisme du Belouizdadi lors de la 30e et dernière journée de la compétition. Le Nahdiste a inscrit un but face au MO Béjaïa, ce qui lui permet de terminer la saison en tête des meilleurs buteurs. Le buteur du RC Relizane Mourad Benayad, 3e au classement, a réussi un doublé face au CAB et complète le podium avec 13 buts. A signaler le triplé de Derfalou. Dj. O. La déception : La JSK, une équipe devenue quelconque Les saison se suivent et se ressemblent pour la JSK. Encore une fois, les Canaris ont déçu tout le monde, à commencer par leurs supporters, qui n'arrivent plus à reconnaître cette équipe qui rasait tout sur son passage. Cela fait presque une décennie que l'équipe phare du Djurdjura n'a pas remporté le titre de champion d'Algérie. Le dernier remonte à la saison 2007-2008 et cela constitue une éternité pour les Kabyles, qui voient leur équipe jouer le maintien depuis l'avènement du professionnalisme. 11e en 2010-2011, 9e en 2011-2012, 7e en 2012-2013, 2e en 2013-2014, 12e en 2014-2015, 3e la saison dernière 2015-2016 (3e) et la JSK a terminé l'exercice 2016-2017 à la 9e place. Les supporters réclament une grande équipe et veulent renouer avec la grande ambiance et retrouver les sensations de la grande JSK. Mais il semble que les choses ne vont pas changer et le président Hannachi promet, encore une fois, monts et merveilles. Un club prestigieux qui exige des hommes à la hauteur de ce grand monument du football national et l'un des géants d'Afrique. Avec ses 14 titres de champion d'Algérie, la JSK reste indétrônable.
