Constat La première présidentielle de l'histoire de l'Afghanistan n'a été troublée par aucun acte terroriste majeure samedi, mais s'est terminée sur une crise politique. En effet, 14 des 18 candidats demandant l?annulation du scrutin alors que les électeurs semblaient pour leur part enthousiastes. «Globalement le taux de participation à l'élection a été massif», a déclaré le porte-parole des Nations unies - qui organisent le scrutin avec les autorités afghanes - Manoel de Almeida e Silva. Le porte-parole n'a cependant fourni aucun chiffre précis sur la participation réelle,impossible à évaluer, notamment faute de moyens électroniques. L'ambassadeur des Etats-Unis en Afghanistan, Zalmay Khalilzad, a pour sa part «félicité le peuple afghan (...) pour avoir tenu avec succès leur première élection présidentielle». C'est «une grande défaite pour les ennemis de l'Afghanistan (qui) voulaient faire dérailler le processus démocratique et ont échoué», a dit l'ambassadeur dans un communiqué. Il a en outre indiqué que les candidats avaient «la responsabilité d'éviter de soulever des allégations de fraude destinées uniquement à paralyser le processus démocratique». Alors que le premier tour de l'élection touchait à sa fin, 14 candidats ont annoncé que celle-ci était irrégulière et ont demandé la tenue d'un nouveau scrutin. Leur appel n'a pas été entendu par les organisateurs qui ont annoncé dans la soirée que le dépouillement des bulletins commencerait dès dimanche. «Il est trop tard pour lancer un appel au boycottage (du scrutin) maintenant que des millions d'Afghans ont affronté la pluie et la neige pour aller voter», a répondu le président Hamid Karzaï. «Nous devons respecter la volonté du peuple», a-t-il ajouté, estimant que l'élection avait été «un succès». Massouda Jalal, la seule candidate femme, a dénoncé des fraudes, mais a préféré adopter une position plus modérée en annonçant qu'elle demanderait une enquête. Les contestataires qui avaient appelé à la mi-journée à une suspension des opérations rejetée par la commission électorale, ont affirmé qu'un nombre important d'irrégularités avaient entaché le processus. «Des gens disposaient de plusieurs cartes d'électeur, on a vu des gens incitant les électeurs à voter pour Karzaï et faisant pression», a déclaré le candidat Abdul Satar Sirat. Toutefois, l'enthousiasme des électeurs contrastait avec l'agitation politique à Kaboul. Quelque 10,5 millions d'électeurs en Afghanistan, et plus d'un million de réfugiés afghans en Iran et au Pakistan, étaient appelés à participer à ce scrutin, la première élection de leur histoire.