Violences - Vingt-six soldats égyptiens ont été tués ou blessés hier dans une vague d'attaques, dont des attentats à la voiture piégée, contre plusieurs points de contrôle dans le nord du Sinaï, une région troublée où sévit le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Dans un communiqué, l'armée égyptienne a indiqué avoir riposté à ces attaques "terroristes" commises par des combattants extrémistes en tuant une quarantaine d'assaillants. "Des soldats ont été victimes d'attentats à la voiture piégée qui ont tué ou blessé 26 d'entre eux", a affirmé l'armée dans un communiqué. Des ambulances ont été dépêchées sur les lieux des attaques au sud de la localité de Rafah, proche de la frontière avec la bande de Gaza, ont précisé des responsables de la sécurité. Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a par ailleurs indiqué hier que deux hommes armés avaient abattu un membre des forces de police qui sortait de chez lui, au nord du Caire. Depuis que l'armée a destitué en 2013 le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, des groupes extrémistes -notamment "Province du Sinaï" qui a prêté allégeance à l'EI- ont multiplié les attentats visant les militaires et les policiers, en tuant des centaines, principalement dans la péninsule du Sinaï. La branche égyptienne de l'EI a également revendiqué un attentat à la bombe ayant coûté la vie, le 31 octobre 2015, aux 224 occupants d'un avion transportant des touristes russes après son décollage de Charm el-Cheikh, station balnéaire située dans le sud du Sinaï. Mais contrairement aux jihadistes en Irak et en Syrie, la branche égyptienne de l'EI a échoué à s'emparer de territoires habités. En juillet 2015, un assaut lancé pour occuper la petite ville de Cheikh Zouweid avait été repoussé par l'armée. Les militaires égyptiens rasent souvent des habitations à la frontière avec la bande de Gaza pour créer une zone-tampon et détruire les tunnels clandestins tandis que des points de contrôle parsèment les routes reliant la péninsule au reste de l'Egypte. Ces mesures de sécurité n'ont toutefois pas empêché l'EI de commettre des attentats meurtriers ailleurs dans le pays, notamment contre les coptes. Le groupe jihadiste a menacé d'autres attaques les membres de cette communauté chrétienne, la plus importante du Moyen-Orient, qui représente environ 10% des quelque 90 millions d'Egyptiens. L'EI a revendiqué des attentats suicide contre deux églises coptes au nord du Caire (45 morts) début avril et une autre attaque suicide contre une église au cœur de la capitale (29 morts) en décembre 2016. Après la double attaque d'avril, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré l'état d'urgence pour trois mois -prolongé en juin- et accusé les jihadistes de vouloir semer la division dans le pays en s'en prenant aux minorités. La communauté chrétienne égyptienne a reçu en avril le soutien du pape catholique François qui avait plaidé au Caire pour le dialogue entre musulmans et chrétiens.