Gifle Le MC Alger se dirige tout droit vers une saison blanche, après sa déroute hier en Tunisie face au CS Sfaxien (0-4) lors de la 6e journée de la phase de groupes de la Coupe de la CAF 2017. Du coup, les Algérois perdent la première place de leur groupe et l'avantage de recevoir au retour en quart de finale. Et quand on sait que l'adversaire prochain n'est autre que l'autre club tunisien, le Club Africain, on se dit que la mission sera encore plus compliquée au sein d'un club qui se dirige tout droit vers une saison blanche (sans titre) et vers une débandade que certains veulent bien orchestrer pour se dédouaner. La grève des joueurs la veille du départ en Tunisie, est un signe qui ne trompe pas. Le scénario qui est en train de défiler est du déjà vu : en l'absence du premier responsable du club, le MCA bat de l'aile et risque la grosse crise. Il faut donc le faire revenir. Tout le monde aura compris qu'il s'agit d'Omar Ghrib, celui qui a promis monts et merveilles en début de saison, mais qui a préféré prendre «congé» au moment où l'équipe doit enchaîner une nouvelle saison sans transition. Du déjà vu aussi, c'est ce départ d'un des jeunes promoteurs de l'équipe, en l'occurrence Oussama Chita, comme l'ont été par le passé les Koudri, Chafaï, Bouchema, Boudebouda et autres, qui sont allés faire les beaux jours des autres clubs, notamment le rival usmiste. Le Mouloudia laisse partir ses jeunes pour les autres, et récupère les trentenaires (deuxième plus vieux club de la Ligue 1 en 2016-2017 après le CSC) pour permettre à certains de faire des affaires au passage. Que dire du gardien Chaâl bien lancé cette saison, faisant les frais du retour de Chaouchi dès la levée de sanction de ce dernier, alors que la logique aurait voulu que le jeune portier garde sa place et que l'ancien patiente sur le banc. Les buts encaissés par Chaouchi ces derniers temps laissent planer le doute sur le choix de Kamel Mouassa et de la direction du club. Cette politique a assez duré et a montré ses limites cette saison, où le premier responsable du club a promis au moins un sacre pour le peuple du Mouloudia. Avec une équipe amoindrie, certes par quelques absences, mais sans âme, le MCA s'est fait étriller en terre tunisienne, malgré la présence de cinq mille de ses fidèles supporters pour lesquels les joueurs n'ont pas eu le moindre respect. Quant au professionnalisme des joueurs, il y a des choses à revoir à ce sujet. Un capitaine, Hachoud, qui se préoccupe plus de qui prendra l'équipe et des aspects administratifs que de son match contre le CSS est un autre signe qui ne trompe pas sur ce qui se passe dans nos clubs, et en particulier au Mouloudia où de - mauvaises - habitudes ont pris le dessus sur une gestion aux normes. Dire que le départ ou non de Ghrib a perturbé l'équipe pour justifier une telle défaite contre Sfax, cela devient très grave. Et puis, il faut avouer que certains éléments ont montré leurs limites et surtout leur niveau technique et ne peuvent donc hisser le Doyen au niveau auquel aspirent leurs millions de supporters. L'actionnaire principal, à savoir la Sonatrach, doit agir et vite en prenant les décisions qui s'imposent et ne plus se laisser faire sous le poids d'ingérence «étrangères» qui n'ont rien à voir avec le football. La désignation de compétences avérées à tous les niveaux doit être la première réponse à la situation actuelle, avant que les choses ne prennent d'autres proportions. Il y a eu plus de bricolage qu'autre chose.