Résumé de la 6e partie n Zahia croit que son fils, qui veut épouser sa cousine Hayet, est victime d'un sortilège... Elle va trouver une de ses connaissances, réputées pour ses accointances avec les devins et les sorciers. Elle lui expose son problème et lui demande son avis : «Ton fils a été ensorcelé, il n'y a pas de doute, il faut le désenvoûter !» Elle la conduit chez un taleb qui, moyennant une somme d'argent, accepte de lui concocter un «antidote» au mal qui ronge son fils : des produits à lui faire prendre dans sa nourriture et des fumigations de benjoin pour «chasser les mauvaises influences». Zahia revient chez elle et commence aussitôt le «traitement». Il y a urgence, en effet, puisque le jeune homme a décidé de demander la main de sa cousine ce week-end. Or, le week-end est dans quatre jours ! — Tu crois que ces produits que tu fais avaler à Omar sont sans danger ? lui demandent ses filles Amina et Farida. — Bien sûr, dit Zahia, au contraire, ils vont le débarrasser des produits que les autres lui ont fait avaler ! — Il n'est pas allé chez Hayet, dit Amina, comment aurait-il pu manger des sortilèges ? — Ma sorcière de cousine a agi à distance ! explique Zahia. Je vous ai déjà expliqué cela ! — Ah oui, la teh... la tah... comment appelles-tu ça ? — La tehdjija ! dit sévèrement Zahia. Vous ne semblez pas y croire, mais vous avez tort ! Car c'est une réalité, autrement, comment expliquer que Omar, qui exigeait une femme instruite, se résigne à épouser cette idiote de Hayet ? — Il l'a vue et elle lui a plu ! dit Farida. — ça été un coup de foudre, dit Amina ! — Un coup de foudre... vous êtes bien naïves, mes filles ! Votre frère a été victime de sorcellerie et c'est la sorcellerie qui le guérira ! — Tu crois ? demandent les filles, sceptiques. — J'en suis persuadée. Elle mélange au repas de Omar les ingrédients que le taleb lui a remis et elle l'observe du coin de l'œil. — ça a un drôle de goût, dit le jeune homme. — C'est ton plat préféré, dit Zahia, mange ! — Oui, mais il a un drôle de goût ! Elle feint de se mettre en colère. — Quoi, tu m'accuses de mal cuisiner ? — Non, dit le jeune homme... Je dis seulement... — Qu'est-ce que tu dis ? demande Zahia. — Rien, dit le jeune homme. Et pour ne pas fâcher sa mère, il termine son assiette. Il ne fera pas de liaison entre le goût de la nourriture et les traces d'eau qu'il trouve sur son passage. Une eau dans laquelle il y a des débris curieux. Il ne va pas dire quand même à sa mère qu'elle lave mal le parterre ! Il veut la ménager car, à la fin de la semaine, on va demander la main de Hayet. Et il a compris que cette idée n'enchantait guère sa mère ! A suivre