Résumé de la 14e partie - Ce n'est pas de gaieté de cœur que Zahia va demander la main de Hayet pour Omar, mais elle fait un effort sur elle-même pour faire plaisir à son fils. En montant l'escalier, il remarque, chez elle, comme une gêne, voire une certaine appréhension. Comme elle s'aperçoit qu'il s'en est rendu compte, elle explique : — Voilà longtemps que je ne suis venue chez mon oncle... Notre visite va le surprendre ! — Il est au courant, dit Omar, en s'efforçant de sourire. — Ah, oui, c'est vrai, dit Zahia, tu le lui as dit ! Il a remarqué qu'elle ne prononçait jamais le prénom Hayet, mais qu'elle disait elle, à chaque fois qu'elle en parle. Une sorte de rejet inconscient... Mais qu'importe, se dit Omar, l'essentiel n'est-il pas qu'elle ait cédé, elle qui, il y a encore quelques jours, refusait obstinément qu'il épouse sa «vaurienne» de cousine ? Le petit groupe s'arrête devant la porte. — Eh bien, sonne, dit Omar à sa mère. — Sonne toi ! dit Zahia, en faisant un pas en arrière. — C'est un problème de sonner ? dit Farida. Et elle appuie sur la sonnette. C'est Fatma, la mère de Hayet, qui ouvre. — Oh, s'écrie-t-elle, c'est la nièce Zahia et ses enfants ! Zarat-na lbaraka ! (La bénédiction nous rend visite !) Elle enlace Zahia et l'embrasse longuement, puis elle fait de même avec Farida, Amina et enfin Omar, resté timidement en arrière. — Comment allez-vous ? Et toi ? Ah, comme tu as grandi... Mais entrez, entrez ! Tout le monde entre. Fatma ferme la porte, il y a comme un encombrement dans l'étroit couloir. — Entrez, entrez ! Elle conduit tout le monde au salon. C'est au tour de Tahar, le père de Hayet, d'arriver. — Mon oncle ! — Zahia, voilà longtemps... Nouvelles embrassades. On s'assoit, on se demande et on se donne encore des nouvelles, on parle de choses et d'autres, puis Fatma, d'un air détaché, demande : — Quel bon vent vous amène ? — Nous venons pour Hayet, dit Zahia en s'efforçant de sourire. — Hayet ? fait semblant de s'étonner Fatma. — Oui, dit Zahia, nous venons demander la main de Hayet pour Omar ! Elle ajoute aussitôt, avec une pointe d'ironie, qui n'échappe à personne : — Je ne sais où il l'a vue, mais elle l'a rendu fou ! Depuis plusieurs jours, il ne parle que d'elle ! — Allah Ibarrek, dit Tahar (Dieu donne Sa Bénédiction !). — Bien sûr que nous accorderons la main de Hayet à Omar, dit Fatma. A condition qu'elle accepte, bien sûr ! — Bien sûr, dit Zahia. Omar perçoit comme une certaine amertume dans ce «bien sûr». A suivre