Coopération - Le soutien franco-allemand à la création par les pays du G5 Sahel d'une force anti-terroriste conjointe va augmenter et bénéficier d'autres contributions européennes. C'est ce qu'a estimé hier à Bamako la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen. «Nous avons échangé sur les projets du G5 Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso, Mauritanie), surtout sur l'initiative franco-allemande de soutenir la force conjointe du G5 Sahel et d'améliorer la formation des troupes de cette force», a déclaré Mme Von der Leyen à l'issue d'un entretien avec le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta. «Cette initiative franco-allemande va se renforcer et faire en sorte que d'autres pays européens nous rejoignent dans notre soutien au G5 Sahel», a ajouté la ministre allemande, qui a également rencontré le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif. Le président malien a aussi reçu la ministre française des Armées, Florence Parly, qui achevait hier une mini-tournée au Sahel, entamée au Tchad dimanche. Mme Von der Leyen avait auparavant effectué une visite conjointe au Niger avec Mme Parly. Les deux ministres européennes se sont retrouvées à Bamako pour des entretiens avec leur homologue malien Tiéna Coulibaly, à l'issue desquels aucune déclaration n'a été faite. Dans la matinée, Mme Parly s'était rendue à Gao pour rencontrer les soldats déployés dans cette ville du Nord du Mali au sein de l'opération française Barkhane qui combat les djihadistes au Sahel. Les dirigeants du G5 Sahel ont acté le 2 juillet à Bamako la constitution de cette force antiterroriste régionale et débloqué des fonds pour commencer ses opérations en octobre. L'Union européenne a déjà promis 50 millions d'euros auxquels doivent s'ajouter 50 millions, 10 par Etat membre, mais le G5 a estimé les besoins de fonctionnement de cette force à 423 millions. Une conférence des donateurs est prévue fin septembre à Berlin, a indiqué la ministre française des Armées lundi au Niger. Face à la dégradation de la situation dans le Centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences terroristes, le G5 a réactivé en février à Bamako ce projet de force conjointe, initialement lancé en novembre 2015. La visite de Mme Von der Leyen intervient six jours après la mort de deux Casques bleus allemands dans un accident d'hélicoptère lors d'une mission d'observation des combats dans le Nord du Mali entre groupes armés, pourtant signataires en 2015 de l'Accord de paix et de réconciliation, issu du Processus d'Alger. Leurs corps ont été rapatriés samedi après une cérémonie à l'aéroport de Bamako au cours de laquelle ils ont été décorés à titre posthume par le président malien et les Nations unies.