Objectif - La 4e campagne d'évaluation des ressources halieutiques s'achève avec l'établissement d'une liste de trente espèces de référence à la production commerciale nationale. La liste de ces espèces qui comporte poissons, crustacés et mollusques, a été établie en référence à la production commerciale nationale, à leur accessibilité au chalut de fond et à leur intérêt potentiel en tant qu'indicateur biologique. Sur cette liste, seules treize espèces ont été retenues pour une étude et un suivi plus approfondi : les rougets, le mafroune, le merlu, le merlan bleu, la mostelle, la baudroie, les crevettes profondes, la langoustine et les trois mollusques céphalopodes (calamar, seiche et poulpe). Cette opération d'évaluation (Aldem 2017), lancée le 10 juillet dernier, a été achevée après vingt jours en mer à bord du navire de recherche scientifique «Grine Belkacem». Elle «a couvert tout le littoral algérien de la frontière maritime marocaine à celle tunisienne, parcourant l'ensemble des zones chalutables situées entres des fonds de 20 à 800 mètres du littoral national», précise le ministère de l'Agriculture, du développement et de la pêche. Ces limites ont été retenues pour couvrir au mieux les aires de répartition des principales espèces exploitées ou potentiellement exploitables. Les bases de ce programme ont été réalisées par les scientifiques du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA). Les objectifs de cette campagne sont la connaissance de la ressource halieutique démersale (espèces vivant sur le fond de la mer) tant en terme de distribution (indices d'abondance) que de structures démographiques des stocks (distribution en taille et/ou en âge), ainsi que la récolte des données pour la modélisation de la dynamique des espèces étudiées, détaille le ministère. Il s'agit également de l'acquisition de paramètres biologiques (reproduction, structures des tailles, croissance...) ainsi que la caractérisation du milieu (mesure de la température, la salinité, chlorophylle). Cette action est la deuxième étape du programme qui en comporte trois : l'organisation et définition des protocoles de travail, la réalisation d'une campagne en mer et l'analyse des données en référence aux besoins immédiats définis par les responsables de la gestion des pêches. Le secteur de la pêche maritime est aujourd'hui bien en deçà des besoins essentiels dans la vie et l'alimentation des Algériens d'où l'importance de cette campagne d'évaluation des ressources halieutiques qui peuvent représenter un potentiel économique important.Le plan Aquapêche 2020 prévoit de faire passer dans ce cadre la production nationale de poissons de 130 000 tonnes à 200 000 tonnes. Et pourquoi pas faire baisser le prix de ce produit qui prend souvent le grand large avec en moyenne les 500 DA le kilo de sardine et 1 500 DA la crevette.