Déficit - L'Algérienne des eaux (ADE) est en difficulté financière en raison des créances impayées qu'elle détient sur ses clients estimés à 46 milliards de dinars. Ce qui représente plus de 63% du montant global des créances impayées par l'ensemble des clients de cette entreprise (administrations et ménages). Alors que les créances impayées des clients domestiques s'élève à 29 milliards de dinars, le reste des créances est détenue sur les administrations dont essentiellement les collectivités locales pour un montant de 13 milliards DA. Reste 4 milliards de dinars, qui représentent le montant des impayés de divers créanciers, a indiqué hier lundi Smaïl Amirouche directeur chargé de l'alimentation en eau potable auprès du ministère. Les créances de l'ADE envers ses clients connaissent une augmentation continue, relève le même responsable qui souligne que cette situation affecte la santé financière et le bon fonctionnement de cette société dont essentiellement les opérations d'équipement et de maintenance (remplacement des pompes, réparation des fuites...). Qui plus est, le manque de ressources financières s'est traduit par la difficulté de l'ADE à honorer ses dettes qui s'élève à 3 milliards de dinars envers Sonalgaz. En somme, les administrations, les collectivités locales et les entreprises publiques sont les plus mauvais payeurs aussi bien pour l'ADE que pour Sonelgaz qui détient des créances de l'ordre de 10 milliards de dinars sur ces clients, réparties à hauteur de 70 % sur des administrations, entreprises publiques et de 30% sur des clients privés. Devant cette situation, le fournisseur d'énergie a décidé de procéder à des coupures comme mesure radicale. La société avait commencé par la sensibilisation des clients concernés sur l'obligation de régulariser leur situation, les invitant à se présenter pour établir un échéancier de paiement assorti d'un avertissement. Ainsi dans le cas de non respect de cet engagement, Sonelgaz procédera à la coupure d'électricité aux abonnés n'ayant pas honoré leurs créances comme cela fut le cas pour certaines APC à Alger et Boumerdes. Même formule chez l'ADE qui, outre les mises en demeure adressées aux débiteurs, la société a lancé une campagne de sensibilisation avant de recourir à la justice comme dernière étape, et ce, particulièrement pour les grands créanciers à l'image des communes dont certaines justifient le non-paiement par des difficultés financières. Ces créances impayées qui sont en croissance constante sont responsables des difficultés financières des deux sociétés et affectent leur bon fonctionnement, ainsi que le lancement de leurs projets de développement nécessaires à la garantie d'un service de qualité. L'ADE évoque dans ce cadre la mise en place d'un dispositif pour la généralisation du comptage et l'élimination graduelle du système forfaitaire de facturation, avançant qu'avec le système forfaitaire, le volume d'eau consommé n'est pas quantifié. 6 000 branchements illicites en quatre mois l Le bilan des activités de la cellule de veille et de surveillance des réseaux de l'ADE fait ressortir qu'entre janvier et mai 2017, il a été recensé 79 660 fuites dont 64 962 ont été réparées. Et un volume d'eau récupéré de 7,4 millions m3 sur cette même période. Le bilan souligne que la prise en charge du reste des fuites est liée à la disponibilité des moyens humains et matériels. S'agissant des branchements illicites, le bilan fait ressortir 6 059 cas dont 3 386 ont été éliminés (57%), tandis que 2 606 cas ont été introduits en justice (43%) et un volume d'eau récupéré de 546 000 m3. Les raccordements illicites aux réseaux d'alimentation en eau et les fuites non réparées génèrent une perte financière de plus de dix milliards de dinars annuellement à l'entreprise, selon son directeur général. Concernant la consommation, elle est de 180 litres/jour/habitant en moyenne. S'agissant des stations de dessalement de l'eau de mer, elles participent à hauteur de 17% de l'alimentation en eau potable avec les onze (11) stations réalisées.