Fébrilité - La dernière réunion du Bureau fédéral, tenue dimanche, a démontré encore une fois la difficulté du président de composer avec des membres qui veulent agir en électrons libres. L'exercice démocratique chez nous étant vraiment à ses balbutiements, ce n'est pas au sein des institutions sportives qu'il faudra le retrouver, et encore moins dans le football où tout est vicié. L'arrivée de Kheireddine Zetchi à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF) a bousculé un peu les mœurs de cette institution qui, dans un passé très récent, fonctionnait à la baguette sous l'autorité d'un seul homme. «Koulouna Raouraoua (Nous sommes tous Raouraoua)», brandi il y a seulement quelques mois, retentit toujours. Vouloir réformer la façon de faire au sein de la FAF, et plus précisément au niveau du Bureau Fédéral, se révèle de jour en jour un exercice plus que difficile, car certains membres ne sont ni formés ni possèdent le background nécessaire pour être dans la peau de gestionnaires. Si avant, les réunions du BF duraient une heure au plus, depuis la venue du nouveau président de l'instance fédérale elles prennent toute la journée, et l'ordre du jour n'est jamais épuisé du fait du grand nombre de dossiers à traiter et de l'immensité du chantier à mener. Contrairement à ce que pensent certains, la FAF est loin d'être une belle Rolls-Royce qui démarre au quart de tour et vous emmène tranquillement là où vous voulez sans encombre. De l'extérieur, peut-être, c'est une belle cylindrée, mais avec un moteur Maruti qui vous traîne sur des chemins sinueux et parsemés d'embûches. Le problème aujourd'hui au niveau de notre football se pose également sur le plan organique avec cette composante de l'assemblée générale de la FAF où la compétence se fait rare. Avec trente-deux présidents de club, des Ligues 1 et 2 Mobilis, quarante-huit présidents des Ligues de wilaya et des autres Ligues, l'AG semble biaisée. La question qui se pose alors : comment faire pour avoir des compétences à la FAF ? Comment éviter à un candidat à la présidence de ne puiser que dans une assemblée générale et de composer avec des membres d'un Bureau Fédéral presqu'imposés ? C'est dire que l'exercice est plus que délicat, en dehors d'une gestion autoritaire pour ne pas dire «dictatoriale» ! Ce constat a vite été compris par Zetchi qui a décidé de changer de fusil d'épaule en responsabilisant ses deux vice-présidents qui, jusqu'ici, se contentaient d'observer de loin et de commenter les faits et actes du président à tout-va. Ceux qui exigent à ce qu'un assainissement se fasse à l'intérieur même du BF n'ont pas vraiment tort, vu l'aspect hétéroclite et le sentiment d'avancer en rangs dispersés ; combien même le président aura affiché sa volonté de vouloir bien faire. La démocratie dans le football n'est pas pour demain.