Le fossé se creuse entre Madrid et les séparatistes Constat - Au lendemain d'un référendum interdit en Catalogne, marqué par des violences policiéres, le fossé semblait se creuser encore un peu plus entre Madrid et les dirigeants séparatistes de cette puissante région d'Espagne qui évoquent une possible déclaration d'indépendance. Hier, les images d'intervention musclée des forces de l'ordre contre des catalans qui refusaient d'évacuer les centres de vote ou qui manifestaient ont fait le tour des réseaux sociaux et des chaînes de télévision. Déployées en masse par le pouvoir central afin d'empêcher la tenue du référendum, elles sont parfois intervenues à coups de matraque et de balles de caoutchouc. Par endroits, les unités anti-émeutes ont chargé la foule massée autour des bureaux de vote. Des personnes âgées, mais aussi des pompiers proches des indépendantistes ont été bousculés. En signe de protestation, le FC Barcelone a joué dimanche à huis clos. "Dans ce pays, pendant de nombreuses années, on a vécu sous le franquisme (dictature entre 1939 et 1975, NDLR), les gens ne pouvaient pas voter et c'est un droit que nous devons défendre", a affirmé le défenseur Gerard Piqué, qui a éclaté en sanglots après le match. Selon le gouvernement régional, les charges policières ont amené 844 personnes à solliciter une assistance médicale. Deux ont été blessées grièvement: un homme de 70 ans victime d'un infarctus et un blessé à l'œil . Le ministère de l'Intérieur a de con côté annoncé qu'au moins 33 policiers avaient été blessés, certains ayant essuyé des jets de pierre. Les forces de sécurité sont intervenues dans au moins 92 bureaux de vote pour saisir le matériel électoral. Malgré ces interventions, de nombreux Catalans ont voté à Barcelone et ailleurs, attendant parfois longtemps pour voter, et formant de longues queues devant les bureaux de vote. "J'ai pleuré, car cela fait des années que nous luttons pour ça et j'ai vu devant moi une femme de 90 ans en chaise roulante qui a fait le déplacement pour voter", a raconté dans le petit village de Lladó Pilar López, une secrétaire de 54 ans. L'indépendantisme n'a cessé de grandir en Catalogne depuis le début des années 2010, alimenté par la crise économique et l'annulation partielle d'un statut qui conférait à la région de très larges compétences. Mais pour la maire de gauche de Barcelone, Ada Colau, qui comme 80% des catalans était pour un référendum d'autodétermination, les séparatistes ne pourront pas proclamer "tous seuls" une indépendance que personne ne leur reconnaîtrait. Elle, a voté blanc. Matraques et balles en caoutchouc Détermination - Malgré ces interventions, de nombreux Catalans ont voté à Barcelone et ailleurs, attendant parfois longtemps pour voter, et formant de longues queues devant les bureaux de vote. Hier, les images d'intervention musclée des forces de l'ordre contre des catalans qui refusaient d'évacuer les centres de vote ou qui manifestaient ont fait le tour des réseaux sociaux et des chaînes de télévision. Déployées en masse par le pouvoir central afin d'empêcher la tenue du référendum, elles sont parfois intervenues à coups de matraque et de balles de caoutchouc. Par endroits, les unités anti-émeutes ont chargé la foule massée autour des bureaux de vote. Des personnes âgées, mais aussi des pompiers proches des indépendantistes ont été bousculés. En signe de protestation, le FC Barcelone a joué dimanche à huis clos. "Dans ce pays, pendant de nombreuses années, on a vécu sous le franquisme (dictature entre 1939 et 1975, NDLR), les gens ne pouvaient pas voter et c'est un droit que nous devons défendre", a affirmé le défenseur Gerard Piqué, qui a éclaté en sanglots après le match. Selon le gouvernement régional, les charges policières ont amené 844 personnes à solliciter une assistance médicale. Deux ont été blessées grièvement: un homme de 70 ans victime d'un infarctus et un blessé à l'œil . Le ministère de l'Intérieur a de con côté annoncé qu'au moins 33 policiers avaient été blessés, certains ayant essuyé des jets de pierre. Les forces de sécurité sont intervenues dans au moins 92 bureaux de vote pour saisir le matériel électoral. Malgré ces interventions, de nombreux Catalans ont voté à Barcelone et ailleurs, attendant parfois longtemps pour voter, et formant de longues queues devant les bureaux de vote. "J'ai pleuré, car cela fait des années que nous luttons pour ça et j'ai vu devant moi une femme de 90 ans en chaise roulante qui a fait le déplacement pour voter", a raconté dans le petit village de Lladó Pilar López, une secrétaire de 54 ans. L'indépendantisme n'a cessé de grandir en Catalogne depuis le début des années 2010, alimenté par la crise économique et l'annulation partielle d'un statut qui conférait à la région de très larges compétences. Mais pour la maire de gauche de Barcelone, Ada Colau, qui comme 80% des catalans était pour un référendum d'autodétermination, les séparatistes ne pourront pas proclamer "tous seuls" une indépendance que personne ne leur reconnaîtrait. Elle, a voté blanc. Le poids de la Catalogne Atouts - Grande comme la Belgique, la Catalogne fait partie avec Madrid des deux régions les plus riches d'Espagne, elle-méme quatriéme économie de la zone euro. Ce territoire ayant une langue et une culture propres, bordé par la Méditerranée et les Pyrénées, représente 6,3% de la superficie de l'Espagne, 16% de la population et un cinquième du PIB. La Catalogne accueille industries de pointe et centres de recherche. Elle fournit un quart des exportations de l'Espagne et connaît un taux de chômage de 13,2%, quatre points de moins que la moyenne nationale. Terre des peintres Salvador Dali et Joan Miro ou de l'architecte Antoni Gaudi, la Catalogne est la première région touristique d'Espagne. En sport, Barcelone est la seule ville espagnole à avoir accueilli les jeux Olympiques d'été, en 1992, et le FC Barcelone est le deuxième club le plus titré du pays. La Catalogne est néanmoins l'une des régions espagnoles les plus endettées avec une dette publique égale à 35,2% de son PIB. La région dénonce la répartition inéquitable des deniers publics en Espagne, responsable de son asphyxie financière, ce que Madrid conteste. Berceau de l'anarchisme en Espagne, la Catalogne a souvent eu des relations complexes avec le pouvoir central. Le dictateur Francisco Franco avait retiré ses compétences et infligé une dure répression à ce fief de ses ennemis Républicains, interdisant aussi l'usage officiel du catalan. Aujourd'hui, la Catalogne dispose de très larges prérogatives en tant que "communauté autonome historique", comme le Pays basque (nord), la Galice (nord-ouest) et l'Andalousie (sud). Dans une Espagne très décentralisée, elle doit respecter la Constitution, mais administre directement la santé et l'éducation et a sa propre police - les "Mossos d'Esquadra" -, également soumise au pouvoir central. A partir de 2003, la Catalogne obtient un renforcement de ses compétences. L'annulation partielle de ce "statut" par la Cour constitutionnelle en 2010, alimentera, comme la crise économique, le sentiment indépendantiste. La question posée hier aux Catalans était : "Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat indépendant sous forme de république ?" Le président de la Catalogne Carles Puigdemont a affirmé hier que les habitants de sa région avaient gagné "le droit d'avoir un Etat indépendant qui prenne la forme d'une République". Samedi, il avait assuré qu'en cas de victoire du "oui", il déclarerait l'indépendance de la Catalogne. Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a lui estimé qu'il n'y avait "pas eu de référendum d'autodétermination en Catalogne". "L'Etat de droit reste en vigueur avec toute sa force", a-t-il dit Madrid fera "tout ce que permet la loi" pour empécher une déclaration d'indépendance Le ministre espagnol de la Justice, Rafael Catala, a assuré ce lundi que l'Etat ferait "tout ce que permet la loi" si les séparatistes catalans déclaraient unilatéralement l'indépendance après le référendum d'autodétermination interdit d'hier. "Si quelqu'un prétend déclarer l'indépendance d'une partie du territoire par rapport à l'Espagne (...), il faudra faire tout ce que permet la loi pour que ce ne soit pas ainsi", a-t-il déclaré à la télévision publique espagnole, en réponse au président Carles Puigdemont qui a ouvert la voie hier soir à une déclaration d'indépendance. 90% des voix en faveur du «oui» Selon le gouvernement séparatiste de Catalogne, le "oui" l'a emporté avec 90% des voix. Il a assuré que 2,26 millions de personnes avaient voté, établissant le taux de participation à 42,3%. 712 des 948 municipalités catalanes avaient accepté de participer au scrutin. En théorie, en vertu de la loi votée le 6 septembre par la majorité séparatiste au parlement catalan, l'indépendance doit être proclamée dans les 48 heures suivant une victoire du "oui"