Dysfonctionnements - Le P-DG de Sonatrach, M. Abdelmoumen Ould-Kaddour, a dressé hier mardi un constat critique sur l'organisation et le fonctionnement du groupe Sonatrach. Intervenant lors d'un séminaire-brainstorming de cette compagnie, M. Ould-Kaddour, nommé à la tête de Sonatrach en mars dernier, a fait part de plusieurs problèmes et dysfonctionnements de cette entreprise. A ce propos, il a relevé «l'absence d'une stratégie à long terme» qu'il a considérée comme un «problème fondamental», ainsi que l'absence d'un système d'information et de communication. Rappelant la baisse drastique des cours du brut, M. Ould- Kaddour a affirmé que ce groupe pétrolier public «ne s'est pas préparé» à ce scénario. Face aux problèmes auxquels fait face Sonatrach, il a plaidé pour une réorganisation du groupe d'une manière «assez intelligente» pour répondre aux besoins du pays. A ce propos, il a fait savoir qu'un changement allait être opéré à Sonatrach pour définir les objectifs à assigner à cette compagnie, en relevant, au passage, un nombre excessif des filiales : «Je ne suis pas sûr que toutes ces filiales ont leur place dans l'organisation de l'entreprise.» Présent à cette rencontre, le ministre de l'Energie, M. Mustapha Guitouni, a relevé que Sonatrach avait connu des moments «très difficiles ces dernières années», en ajoutant, toutefois, que «cette période appartient désormais au passé et aujourd'hui, l'heure est à la résilience». «Au-delà du traumatisme que Sonatrach a connu, sa résilience démontre sa capacité de donner du sens et de se projeter dans l'avenir. C'est d'autant plus important que les circonstances actuelles sont contraignantes, que les difficultés sont structurelles et qu'il va falloir trouver des solutions à court, moyen et long termes pour dépasser cette conjoncture», a-t-il fait valoir, d'une part. D'autre part, il a affirmé que le rôle du secteur de l'énergie et de Sonatrach, en particulier, est «essentiel» pour mener les réformes du président de la République. Cependant, pour poursuivre le programme de croissance, «des défis sont encore à relever», selon le ministre qui a cité la diversification de l'économie, l'industrialisation du pays et le développement de l'agriculture. «Effectivement, il est primordial de s'interroger sur ce que sera Sonatrach dans 10, 20, 30 et 50 ans», a-t-il noté en relevant l'impérativité pour cette compagnie d'identifier les enjeux futurs et d'appréhender le mode de gestion qui lui permettra de se maintenir et de progresser. Sur ce point, il a mis en relief la poursuite de la prospection et l'amélioration de la production d'hydrocarbures. «Il faut revoir l'organisation de Sonatrach pour la rendre plus efficace de façon qu'elle puisse réponde aux problèmes de l'heure» en matière énergétique, a expliqué le ministre, ajoutant que la direction de Sonatrach a constaté qu'il fallait revoir son organisation pour la rendre plus efficace.