L'amendement de la loi sur les hydrocarbures vise à encourager la venue de nouveaux investisseurs étrangers et améliorer les recettes du pays, alors que la chute drastique des prix du pétrole a provoqué la réduction de plus de 50% des recettes extérieures ainsi que des recettes fiscales de l'Etat, a affirmé, hier à Alger, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. «Sans porter atteinte à aucune question de souveraineté, une relecture de cette loi est aujourd'hui nécessaire pour améliorer notre attractivité dans le domaine de la prospection et l'exploitation des hydrocarbures, de façon à renouveler nos réserves, diversifier le tissu des industries pétrochimiques de transformation et créer de bonnes conditions pour la valorisation locale et optimale de nos ressources», a souligné le ministre de l'Energie, lors de son allocution à l'ouverture d'une réunion de brainstorming, en présence du PDG de Sonatrach. Principal point faible du marché des mines, l'attractivité du pays est au plus bas, à tel point que la plupart des appels d'offres lancés par l'Algérie pour la recherche et l'exploration pétrolières s'étaient avérés infructueux. Dans ce contexte, la valorisation des ressources et la préservation de «l'indépendance» énergétique du pays passent, selon lui, par l'encouragement «des prospections destinées à mieux connaître le potentiel national en hydrocarbures schisteux», lesquelles prendront «plusieurs années de recherche et d'évaluation». Le ministre de l'Energie s'est montré rassurant quant aux risques de l'exploitation du gaz de schiste sur l'environnement et la santé des populations. «Nous devons aussi communiquer et rassurer la population sur les progrès de la technologie, sur ce que font les autres pays dans ce domaine, sur la façon dont les schistes ont complètement modifié la structure des prix et l'architecture des marchés et, surtout, sur notre ferme volonté de respecter strictement l'environnement : la santé et la sécurité de la population figurent en tête de nos préoccupations», a poursuivi Mustapha Guitouni. Plaidant pour une «révolution des schistes», il a exhorté le groupe public Sonatrach à mettre en œuvre «une politique commerciale offensive pour défendre ses parts de marché et en trouver d'autres, y compris en introduisant les marchés spots». «Les défis d'aujourd'hui sont grands, si l'on ajoute la nécessité pour Sonatrach d'optimiser ses ressources, de réaliser son programme d'investissement, de préserver son patrimoine et de réduire ses coûts. Les défis de demain le seront encore plus», a précisé le ministre, insistant sur la relève managériale et la perpétuation du dialogue social et de la concertation. Auparavant, le ministre de l'Energie a évoqué la capacité de résilience de la compagnie nationale à se projeter dans l'avenir. «C'est d'autant plus important que les circonstances actuelles sont contraignantes, que les difficultés sont structurelles et qu'il va falloir trouver des solutions à court, moyen et long termes pour dépasser cette conjoncture», a-t-il reconnu. Le premier responsable du secteur de l'Energie s'est par ailleurs réjoui du fait que le gouvernement ait décidé «de continuer à faire bénéficier Sonatrach des conditions appropriées pour accroître les découvertes de pétrole et de gaz, et développer l'exploitation des potentialités existantes». D'ailleurs, les créances détenues par le groupe sur le Trésor public seront graduellement apurées en liquidités, de sorte à lui permettre de financer ses investissements, d'abord, en fonds propres. «Cela étant, pour aller de l'avant, nous sommes convaincus que Sonatrach doit renforcer ses partenariats gagnants-gagnants et attirer de nouveaux partenaires», a insisté le ministre de l'Energie.