Lacune - Une grande partie des petits exploitants et d'éleveurs, soit près de 80% des agriculteurs, n'a pas les conditions et garanties d'accès aux financements bancaires, notamment celles liés à l'assurance agricole. Ce chiffre a été communiqué hier lundi par le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi lors d'un séminaire international consacré à l'assurance agricole, organisé par la caisse nationale de mutualité agricole (CNMA). Selon le ministre "le niveau d'activité de ces agriculteurs restait proportionnel à leur capacité d'autofinancement ce qui les excluent de la dynamique de modernisation du secteur", ajoutant qu'à titre d'exemple, 17.000 céréaliculteurs seulement accèdent au crédit de campagne sur les 600.000 céréaliculteurs activant en Algérie. Pour cela le ministre a expliqué "la dynamique forte qu'exige aujourd'hui la modernisation du secteur devra être appuyée par l'association de l'assurance agricole, outil indispensable d'accompagnement du programme de développement de l'agriculture en Algérie". Toutefois, le marché des assurances agricoles en Algérie est "très peu développé" même si ce segment a enregistré durant les trois dernières années une "évolution sensible". Le ministre a appelé, à cet effet , à moderniser les assurances agricoles par l'introduction de nouveaux produits adaptés aux conditions climatiques du pays notamment la sécheresse récurrente et aux nouvelles réalités socio-économiques des agriculteurs. la CNMA est confrontée aujourd'hui aux transformations que connait son environnement à la suite de l'ouverture du marché des assurances à la concurrence d'une part, ainsi que le ralentissement de la conjoncture économique globale du pays, d'une autre part. Mais en dépit de ces mutations, la CNMA se situe à la troisième place pour les assurances dommages globales et reste le leader des assurances agricoles avec 43% du total du marché. Le directeur général de la CNMA, Chérif Benhabiliès, a précisé que 16% seulement des agriculteurs sont assurés, même si ce taux est nettement mieux comparativement aux 4% enregistré en 2010. Selon ce responsable ce taux "très faible" par le manque de culture d'assurance dans la société algérienne, appelant les compagnies à mieux communiquer et offrir des produits "innovants" notamment en incluant tout type de catastrophe naturelle. Selon lui, les assurances agricoles ont besoin de l'intervention de l'Etat, en encouragent en amont ce segment financier au lieu de dépenser des sommes colossales après chaque catastrophe pour aider les agriculteurs. "On doit sortir de la logique des subventions et adopter une logique économique viable qui permettra aux agriculteurs d'investir davantage et d'étendre leurs activités.