Dèche - Le football national est au bord de l'asphyxie financière comme il en ressort après la réunion du Bureau Fédéral, seul l'opérateur Mobilis continue encore de financer la discipline. Lors de la réunion du Bureau Fédéral de la FAF, tenue dimanche dernier au Centre technique national de Sidi Moussa, le président de la Ligue de football professionnel (LFP) a fait part, lors de son exposé, des grosses difficultés que vivent les clubs et les problèmes de créances détenues auprès des chaînes de télévision détentrices des droits sur les compétitions notamment par les Ligues 1 et 2 Mobilis dites professionnelles, y compris l'entreprise publique ETPV qui n'a pas encore honoré la quatrième et dernière tranche de la saison 2016-2017 et encore moins la première, celle de l'actuel exercice 2017-2018. C'est la même situation avec la chaîne Dzaïr TV détentrice des droits de la Ligue 2 Mobilis avec laquelle le ton est monté il y a quelques jours. Toutefois, les responsables de cette chaîne ont rassuré le président Kerbadj de régler ce ‘'contentieux'' qui, pour sa part, s'est dit prêt à accepter un échéancier de paiement sur les prochains mois à venir. Les membres du Bureau Fédéral ont, pour leur part, demandé à la LFP de trouver une solution pour la reprise de la diffusion des matchs de Ligue 2 Mobilis afin de ne pas pénaliser le large public sportif et en particulier les supporters des clubs animant cette division. Par ailleurs, le président Kerbadj a souligné l'apport de l'opérateur et partenaire Mobilis qui, lui, s'acquitte régulièrement des montants des droits de naming des deux championnats professionnels, chose qui soulage un tant soit peu la trésorerie de la Ligue et des clubs. Profitant d'ailleurs de cette situation, la FAF, par le biais de son secrétaire général, et la LFP, à travers son vice-président, devront se mettre autour d'une table dans les prochains jours afin d'examiner le projet d'une nouvelle formule pour la répartition des droits TV et des droits de naming. La tendance devrait être selon le degré d'exposition des clubs durant la saison footballistique. Et si le sponsor majeur du football national permet à la discipline de survivre, ce n'est pas le cas pour les clubs qui sont noyés dans une crise financière sans fin, comme l'indique le rapport de la Commission de résolution des litiges (CRL). En effet, malgré trois mises en demeure adressées aux clubs des Ligues 1 et 2 Mobilis, rares sont les clubs à avoir honoré le paiement de leurs dettes vis-à-vis des joueurs et des entraîneurs. Pour illustrer cette situation par les chiffres, au 19 octobre 2017, le montant global des dettes des clubs de la Ligue 1 Mobilis vis-à-vis de joueurs et d'entraîneurs est de 318 565 934 DA, en plus de 2 925 000 DA de frais de procédure. Pour ce qui est de la Ligue 2 Mobilis, le total des dettes des clubs vis-à-vis de joueurs et d'entraîneurs s'élève à 231 443 195 DA en plus de 3 350 000 DA de frais de procédure. Même des clubs évoluant dans les paliers amateurs cumulent des dettes anciennes, dont le montant global est de 342 173 397,48 DA, en plus de 2 200 000 DA de frais de procédure. Au total, on est à presque 1 000 millions de dinars d'endettement des clubs tous paliers confondus, ce qui est ahurissant.
