Scrutin - La droite italienne emmenée par le parti de Silvio Berlusconi est légèrement en tête, au coude-à-coude hier soir avec les populistes du Mouvement Cinq Etoiles (M5S), à l'issue des élections régionales en Sicile. Ce scrutin représentait le dernier test grandeur nature - 4,5 millions d'électeurs - avant les législatives qui devraient se dérouler entre février et avril 2018. Selon un premier sondage sortie des urnes, rendu public par la RAI, la télévision publique italienne, la droite obtient entre 35 et 39% des voix, et le M5S, qui espère conquérir en Sicile sa première région italienne, recueille de son côté entre 33 et 37% des voix. Le candidat soutenu par le Parti démocrate de l'ancien Premier ministre Matteo Renzi (PD, centre-gauche, au pouvoir) obtient, quant à lui, entre 16 et 20% des voix, assez loin devant le candidat plus à gauche, soutenu par des dissidents du PD (entre 11 et 7% des voix). Selon un autre sondage, la droite l'emporte également avec un pourcentage de voix compris entre 36 et 40%, suivi du M5S (34-38%), du centre-gauche (16-20%) et de la gauche (7-11%). Si ces sondages devaient être confirmés ce lundi, ce serait un coup dur pour le Mouvement Cinq Etoiles, qui comptait bien remporter sa première région, et faire de ce résultat un tremplin avant les élections législatives prévues début 2018. «Le 5 novembre sera un règlement de comptes. Un choix simple: ou nous ou eux, le futur contre le passé, l'espoir contre la faillite, les citoyens contre les partis» politiques, avait averti sur son blog l'ex-comique Beppe Grillo, fondateur et chef indiscuté du M5S. «Vous avez une révolution culturelle en main. S'ils (les partis politiques, ndlr) prennent une leçon ici, en Sicile, ils prendront une leçon également au niveau national», a lancé plus sobrement au cours d'un meeting Luigi Di Maio, candidat désigné du M5S au poste de Premier ministre en cas de victoire aux législatives. Giancarlo Cancelleri, le candidat du M5S en Sicile, et son rival Nello Musumeci, soutenu par la coalition de droite, étaient déjà donnés au coude-à-coude par les sondages réalisés avant le vote d'hier. Si ces différents sondages devraient être confirmés, ils valideraient la stratégie d'union de la droite entre Forza Italia, parti de l'ancien Premier ministre Silvio Berlusconi, et la Ligue, parti proche du Front National français emmené par Matteo Salvini. Un troisième petit parti de droite Fratelli d'Italia (Frères d'Italie) fait également partie de cette coalition. Matteo Renzi s'est employé de longue date à minimiser l'influence de ce scrutin au niveau national, conscient que son candidat n'était pas de taille à remporter la victoire. La victoire de l'un ou l'autre camp ne garantit pas toutefois une majorité stable à l'assemblée régionale, compte tenu du système électoral sicilien, proportionnel avec une prime au candidat arrivant en première position. Une situation qui pourrait conduire à la formation d'une coalition, prélude à ce qui pourrait se produire à l'issue des élections législatives début 2018, où le scrutin proportionnel sera prépondérant. Les bureaux de vote ont fermé leurs portes à 22h locales (21h GMT), mais le dépouillement ne devait commencer que ce lundi à 08H00 (07H00 GMT).