Tensions - Des responsables palestiniens ont annoncé, hier mardi, le gel des rencontres avec les officiels américains à la suite d'une querelle avec l'administration Trump sur l'avenir de la représentation palestinienne à Washington, que les Etats-Unis ont tenté de minimiser. La réalité du gel des contacts avec les responsables américains reste à confirmer. Le dialogue des Etats-Unis avec les responsables palestiniens n'a pas été gelé malgré la fermeture annoncée de la représentation palestinienne à Washington, a déclaré hier la porte-parole du département d'Etat américain. Heather Nauert a qualifié de «très technique» la décision de fermer le bureau de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), sorte d'ambassade palestinienne aux Etats-Unis. «Nous sommes en contact avec les responsables palestiniens au sujet du statut du bureau de l'OLP» et, «au-delà, au sujet de nos efforts en faveur d'un processus de paix global et durable», a-t-elle assuré à Washington. «Des discussions sont en cours», «de notre point de vue, les contacts ne sont pas gelés», a-t-elle insisté. Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Malki, a pourtant évoqué un gel des rencontres. Et, selon un porte-parole de l'OLP, Achraf Khatib, le président palestinien Mahmoud Abbas a donné pour instruction de «couper les lignes de communication avec les Américains». Mais au même moment, le président Abbas lui-même évoquait en Espagne, sur un ton plus conciliant, les «efforts américains continus» en faveur de la paix et affirmait sa volonté de parvenir à un accord avec Israël «sous les auspices du président Donald Trump». L'administration américaine a invoqué un texte du Congrès américain pour justifier la fermeture, tout en soulignant que la loi permet à Donald Trump de passer outre sous 90 jours si les dirigeants palestiniens s'engagent dans des «négociations directes et sérieuses avec Israël». Le département d'Etat a toutefois démenti l'interprétation selon laquelle sa décision était vouée à faire pression sur les Palestiniens en ce sens. Laissant libre cours à son dépit, le porte-parole de Abbas, Nabil Abou Roudeina, a lui estimé que Washington se «disqualifiait du rôle de médiateur». L'entreprise de paix est enlisée depuis plus de trois ans. M. Trump est arrivé à la Maison-Blanche en proclamant haut son rêve de présider à l'accord «ultime» entre Israéliens et Palestiniens. Depuis janvier, il laisse quelques émissaires très proches, dont son gendre Jared Kushner, opérer dans le plus grand secret, sans qu'on sache quand un plan pourrait être présenté. En parallèle et après une décennie de dissensions délétères, les anciens frères ennemis palestiniens ont conclu le 12 octobre un accord de réconciliation remarqué. Le mouvement islamiste Hamas doit transférer d'ici au 1er décembre à l'Autorité palestinienne, dominée par le Fatah laïc, les pouvoirs dans la bande de Gaza. Le Hamas a évincé le Fatah de Gaza par les armes en 2007. Depuis, l'Autorité ne gouverne plus, avec les restrictions imposées par l'occupation israélienne, que sur des fragments de la Cisjordanie, distante de Gaza de quelques dizaines de kilomètres.