Mélodies - Une quinzaine d'artistes a célébré, samedi soir, les 40 ans de carrière de Djamel Allam, lors d'un gala-hommage, organisé à Béjaïa devant une foule conquise. C'était une soirée conviviale et pleine d'émotion. Rarement, la salle de spectacle du théâtre n'a été aussi bien remplie pour un moment de reconnaissance et de partage mutuel en hommage aux 40 ans de carrière de Djamel Allam. Il y avait les membres de sa famille, les fans, les copains et les amis et, naturellement, toute une flopée d'artistes venus de tous les horizons, d'Alger, d'Annaba, de Constantine, voire même de Paris. Safy Boutella, Salim Fergani, Hamdi Bennani, Akli Yahyatene, Bekakchi El Kheir et des dizaines d'autres ont tous fait le déplacement pour lui exprimer leur solidarité individuelle et collective en ces moments de convalescence, mais aussi pour lui dire de vive voix le respect qu'ils vouent à son talent, à son originalité et son apport global au patrimoine musical national. «Ton parcours est exemplaire, authentique et populaire. Tu occupes une grande place dans nos cœurs», s'est exclamé, Azzedine Mihoubi, à l'ouverture du gala, en mettant en avant, ses qualités artistiques et humaines, avant de lui transmettre un message personnel du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Une résonnance identique est venue des autres intervenants qui ont salué sa carrière faite de succès musicaux certes, mais aussi de triomphes remarqués dans d'autres domaines artistiques, notamment au théâtre, cinéma et poésie. «Vous êtes une école à vous seul», a résumé, pour sa part, un des chanteurs du groupe Thagrawla, lui souhaitant un prompt rétablissement et une longue vie. Discret, jusque-là, et installé au milieu de la rangée des autorités, Djamel Allam, qui visiblement a repris des forces et du poil de la bête de sa maladie, n'a pu retenir son émotion devant tant d'éloges et de reconnaissances. «Merci, merci, merci à tous. J'ai les larmes aux yeux», répétait-il dans un réflexe litanique avant de rendre hommage à son tour à tous les artistes et créateurs disparus antérieurement, notamment Alloula, Tahar Djaout, Saïd Mekbel, ravis à la vie, alors qu'ils arrivaient au summum de leurs métiers. Et puis, dans une note d'humour, il laissa la salle pliée en deux. «Je les ai tous enterré. Moi, je suis encore là», s'est-il amusé à dire, avant de dérouler un one man show fait de blagues et d'anecdotes d'une drôlerie absolument décapante. Jovial, connu pour son humour, Djamel Allam, a apporté la preuve qu'il a retrouvé toute sa verve. Et sa maladie n'aura été qu'une épreuve certes pénible à surmonter, mais à laquelle il fait face avec courage sans se lamenter, ni trouver motif à abdiquer. En tout cas, au vu de sa prestation, notamment lors de son duo avec Safy Boutella, dans un numéro de percussions, il a manifestement lever le doute sur sa rémission. L'artiste, pour dire que sa forme du jour n'est pas un fruit du hasard, a, d'ailleurs, déclaré être «prêt à refaire le spectacle de la soirée, partout où on le voudra». Ce à quoi, le ministre s'est dit favorable à rééditer l'expérience, en montant un gala plus imposant à l'Opéra d'Alger. La soirée, en effet, a été un succès. Par delà, les moments d'humour, de décontraction, d'hommage, déroulés comme lors d'une fête de famille, l'événement a donné l'occasion à une pléiade d'artistes, dont Boudjemaa Agraw, Thagrawla, Yacine Zouaoui, Aziz Zaidi, entre autres, d'interpréter avec brio son répertoire et de le faire reprendre par une foule acquise et qui le connaissait sur le bout des doigts. Le moment était riche en surprises et en couleurs... assurément à la hauteur de l'hommage à l'artiste.