Enjeu - un dossier relatif au prix du pain est actuellement à l'étude au niveau du gouvernement pour éviter de recourir à une augmentation du prix, selon Mohamed Benmeradi. Le ministre du Commerce a précisé, en ce sens, qu'il existe de «rares cas» au niveau de certaines wilayas où quelques boulangeries ont procédé de manière «spontanée» à une augmentation du prix de la baguette de pain, assurant que l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) «n'a pas initié cette hausse». Dans ce contexte, il a fait état de l'existence de «contacts permanents avec cette organisation professionnelle pour trouver des solutions adéquates au problème relatif à la tarification du pain, sans passer par une augmentation du prix». Benmeradi a assuré, ce dimanche matin, sur les ondes de la Chaîne III qu'«une farine spéciale, qui sera consacrée exclusivement à la fabrication du pain, est en train d'être étudiée. Cette farine, qui ne pourrait servir à la fabrication des gâteaux ou de la pizza, permettrait de maintenir les prix du pain à ce niveau». Mais le débat n'a jusque-là pas dépassé le stade des bonnes intentions, alors que les boulangers demeurent persuadés que seule l'augmentation du prix de la baguette pourrait arranger leur situation. Car la farine de fabrication de pain, qui a fait couler beaucoup d'encre, n'ait jamais passer dans les fours, trois ans après avoir mené des expériences réussies avec ce produit destiné spécialement à la fabrication de pain. «On devait, en effet, lancer la fabrication de pain avec cette farine spéciale au mois de juillet 2014, et jusqu'à aujourd'hui rien encore à ce sujet !»Il s'agit de la préoccupation majeure soumise par la Fédération nationale des boulangers (FNB) au ministre du Commerce. La farine spéciale destinée à la fabrication de pain devrait améliorer la rentabilité financière des boulangers, estime Youcef Kalafat, président de la Fédération nationale des boulangers. La FNB a fait part du souhait des boulangers de passer au stade de la concrétisation de ce projet qui n'a, curieusement, pas dépassé l'effet d'annonce. Cette farine spéciale aurait pu pourtant constituer une solution pour les boulangers et permettre aux pouvoirs publics de classer cette vieille revendication d'augmentation du prix de la baguette de pain. Rappelons que la farine de fabrication de pain, que devait produire le groupe Eriad, subventionnée par l'Etat et qui est composée de 70% de farine de blé tendre et 30% de farine de blé dur, constitue une première solution pour régler définitivement le problème de détournement de la farine subventionnée, car la farine spéciale ne peut pas servir à la fabrication de pizza ou autres pâtisseries. En tout cas, selon les boulangers, cette farine spéciale leur permettrait d'engranger des bénéfices qui couvriraient les pertes actuelles. Pour Kalafat, le recul du nombre de boulangeries ces dernières années est notamment lié au «désintéressement» des jeunes pour ce métier, soulignant que le manque enregistré en matière de formation a contribué au «ralentissement» du travail dans ce domaine. Il a en outre expliqué ce recul par «la hausse» du prix des matières premières, de la facture d'électricité et de gaz et les cotisations de la Sécurité sociale, qui «pèsent sur les boulangers», outre la «baisse» de leur marge bénéficiaire par rapport à ce que gagnent les propriétaires des superettes qui vendent du pain. La FNB, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), compte 18 000 boulangers au niveau national.