Bilan - L'actualité cinématographique de cette année qui s'achève aura été marquée par une présence notable de premières œuvres et de premiers longs métrages de réalisateurs algériens dans les manifestations internationales. Portées par de jeunes cinéastes, saluées le plus souvent par la critique en ce qu'elles semblent augurer d'un «renouveau» du cinéma algérien, ces œuvres ont cependant pâti d'une faible visibilité en Algérie. Sorti en 2017, «En attendant les hirondelles», premier long métrage de Karim Moussaoui, reste le film qui a le plus fait parler de lui depuis sa sélection dans la section «Un certain regard» du 70e Festival de Cannes. Cette coproduction franco-algérienne a également été projetée en compétition au «LatinArab» de Buenos Aires (Argentine) ou encore dans des festivals français dédiés au film arabe. Karim Moussaoui avait décroché le Wihr d'Or du Festival d'Oran du film arabe, avant de se voir attribué le prix du meilleur montage des Journées cinématographiques de Carthage (Tunisie) et récemment encore le Prix spécial du jury du 8e Fica à Alger. Côté court, «Le voyage de Keltoum» de Anis Djaâd aura été très en vue cette année avec des sélections au Burkina Faso, en Italie, au Maroc, en France, en Egypte, en Inde et en Tunisie, avant de terminer son périple par des prix décernés en Irak et au Sénégal. Pour leur part, Amine Kabbes, Aissa Djouamaâ et Rabah Slimani ont présenté leurs premières œuvres «Nwelli» (Je reviendrai) et «Un homme, deux théâtres», en Argentine, en France, ou encore en Tunisie. Aux côtés des «petits nouveaux», Merzak Allouache a lui aussi pris part à plusieurs festivals - section documentaire - en Egypte, en Suède, en France et au Danemark avec «Tahqiq fel djenna». Ce grand habitué des rendez-vous cinématographiques a reçu le Prix «Fipa d`Or» du Festival international des programmes audiovisuels ainsi que le «Prix indépendant du jury œcuménique» à Berlin à l'issue de sa participation à la Berlinale. Avec ses deux autoproductions, «Rêveries de l'acteur solitaire» et «Hizam», Hamid Benamra, un réalisateur atypique, a lui aussi représenté le cinéma algérien dans plusieurs manifestations, en Europe et dans des pays arabes, particulièrement. Plusieurs fictions ont été produites en 2017 en Algérie à l'exemple de «Nous n'étions pas des héros» de Nasredine Gunnifi, «El Achiq» de Ammar Si Fodhil, «Ben Badis» du réalisateur Bassil Khatib ou encore «Augustin, le fils de ses larmes», une coproduction réalisée par l'Egyptien Samir Seif, sans qu'aucune d'elles ne réussisse à s'imposer dans les manifestations cinématographiques internationales. De «mauvaise facture», selon les observateurs et professionnels du cinéma, ces productions n'ont pas trouvé preneur pour représenter l'Algérie qui aura été en 2017 absente des compétitions aux manifestations continentales comme le Fespaco, les Jcc, ou encore les festivals du Caire et de Louxor. R. C. l Sérieux écueil pour les films produits : la distribution qui reste, pour le moment, très modeste en Algérie. De fait, la majorité des films qui ont eu du succès cette année n'ont pas encore été distribués en Algérie, à l'exception d'«En attendant les hirondelles» et «Ben Badis» qui ont eu droit à quelques projections à Alger, Béjaïa et Oran. Les rares courts métrages doivent eux attendre des événements cinématographiques pour être présentés au public. Le cinéma algérien se consolera, cependant, avec des coproductions qui ont quelque peu sauvé la mise. C'est ainsi que le premier long métrage, «Les bienheureux» signé de Sofia Djama, auteure d'un premier court métrage en 2011, a occupé l'écran d'un grand festival pour sa première mondiale à la 74e Mostra de Venise où cette fiction a décroché le «Prix de la meilleure actrice» décerné à la jeune Lina Khoudri qui a reçu, pour cette première prestation, de nombreux éloges de la presse spécialisée en Europe. Ce film a également été présenté en France et en Belgique, avant d'être primé au Festival du film de Dubaï où «Jusqu'à la fin des temps», premier long métrage de Yasmine Chouikh, était aussi en compétition. La réalisatrice algérienne Rayhana Obermeyer a également nourri l'actualité cinématographique avec son premier film «A mon âge je me cache pour fumer», qui a participé à plusieurs festivals en Europe, avant de décrocher le Grand Prix et le Prix de la critique au Festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles. Farah Abada, qui fait son entrée dans le monde du septième art avec un court métrage «Je suis là» primé en France et au Maroc, compte aussi parmi ces réalisatrices algériennes révélées en 2017. R. C.