Evocation La ville des Roses attirait, jusqu?à un passé pas très lointain, de nombreux visiteurs durant le mois de ramadan. Ces derniers venaient de partout, et plus particulièrement de la capitale, pour faire leurs emplettes, car cette ville, qui se situe en plein c?ur de la riche plaine de la Mitidja, était réputée pour ses vieux souks qui offraient aux consommateurs toutes sortes de produits frais à bon marché que des marchands ambulants, le plus souvent des montagnards, venaient écouler. On trouvait de tout dans le vieux souk de la rue des Koulouglis ou au marché Placet? Laârab : des fruits et légumes jusqu?aux champignons en passant par toutes sortes d?ingrédients et d?herbes que seuls nos vieux montagnards savaient confectionner et cultiver. Aujourd?hui, cette ville semble étouffer sous le poids d?un exode rural effréné qu?elle trouve du mal à contenir. Ses vieux souks, aux étalages jadis bien achalandés, sont devenus de nos jours une épreuve longue et douloureuse pour ceux qui osent s?y aventurer. Ces espaces mal entretenus, qui rétrécissent comme peau de chagrin du fait de la multitude de marchands ambulants qui obstruent la circulation, sont pris chaque jour que Dieu fait par une foule compacte de citoyens qui viennent faire leurs achats. Cependant, beaucoup parmi ces pères de familles repartent bredouilles, découragés par la dure épreuve qui les attend, car il faut jouer des coudes et être vraiment costaud pour pouvoir se frayer un chemin. Quand aux veillées, hormis les soirées organisées par l?APC à la salle Mohamed- Touri, la ville ne connaît aucune animation particulière. Des veillées monotones et lassantes meublent les soirées de ce début de ramadan, et les citoyens n?ont plus pour seul loisir, que leurs foyers où ils se cloîtrent, en quête d?une éventuelle évasion que leur procurent les programmes que diffusent leurs postes de télévision, notamment ceux de l'Entv et des chaînes satellitaires arabes pendant ce ramadan.