Résumé de la 2e partie Les femmes qui travaillent dans la rue ont rarement un sac ou un portefeuille sur elles. Elles accumulent toutes une liste de surnoms et d?alias. Souvent, elles n?ont pas d?adresse permanente. La tâche de Mike Hernandez, de Miami, concernant le meurtre d?Angela Rose Senez, a été encore plus compliquée. Lorsque son corps a été retrouvé dans la Marina du parc Crandon, il était tellement décomposé qu?il fut très difficile d?obtenir des empreintes digitales. Hernandez parvint malgré tout à les trouver, ainsi que le nom de la victime, mais après cela, la piste s?essouffla. Il trouva le maquereau de Senez, un homme qui avait déjà été arrêté en Floride et à Chicago, qui disait posséder les effets personnels de la jeune femme. Mais il disparut avant d?avoir fourni la moindre information. Angela Senez travaillait dans le sud de la Floride, dans les comtés de Broward et de Miami. Hernandez affirme : «Il n?y avait aucun moyen de savoir où elle avait pu aller. Elle errait dans les rues. C?est triste parce que personne ne s?inquiétait vraiment pour elle. Les enquêteurs partent dès le départ avec un désavantage, uniquement parce que cette victime était une prostituée.» «Est-ce un client, un maquereau ? demande le sergent Bronson. Est-ce quelqu?un qu?elles ont arnaqué auparavant et qui a voulu se venger ? Ont-elles vu ce qu?elles n?auraient pas dû voir ?» Dans une vie où la violence est une habitude, la liste de suspects est infinie. Les tueurs pourraient être des dealers ou des maquereaux qui vivent dans le même monde que leurs victimes. Ils pourraient être des violeurs qui s?attaquent aux femmes les plus vulnérables. Ils pourraient être des clients qui «lèvent» des prostituées pour des séances très particulières, vont trop loin et les laissent mortes avant de retourner chez eux, avec leur famille. Ou ils pourraient être des tueurs en série, car ils s?en prennent fréquemment aux prostituées, tel Rory Conde, l?étrangleur de la Tamiami Trail, qui a assassiné six prostituées en cinq mois, en 1994. Le sergent Bronson affirme : «Tout le monde a une histoire horrible. Les filles sont souvent violées, tabassées et menacées avec un pistolet.» Une étude d?un institut de recherche de San Fransisco a montré que 82% des prostituées ont été agressées, 83% ont été menacées avec une arme et 68% ont été violées. Dans la plupart des cas, les agressions et les viols étaient le fait de clients et non pas des maquereaux. La violence était parfois une punition ou des représailles contre des prostituées qui avaient volé de l?argent à ces clients ou qui devaient de l?argent à leur dealer. Mais dans d?autres cas, c?était simplement une gratification sexuelle violente. De telles agressions et menaces pourraient fournir des indices précieux aux enquêteurs? si elles étaient signalées, mais elles le sont rarement. Pour les prostituées, la survie dépend souvent de la capacité à oublier les noms, les visages et les mauvaises rencontres. Elles apprennent à ne pas poser de questions et à aller là où on les emmène. Toutefois, ce silence et cette soumission peuvent parfois mener à la mort. (à suivre...)