Richesse La poésie populaire est une littérature, une histoire ; elle est l?expression véridique et authentique de notre identité. La Bibliothèque nationale d?Algérie a organisé, mardi, une rencontre littéraire autour de Lahbib Hachlef, qui a parlé du patrimoine de la littérature populaire, la poésie notamment. Eminent chercheur et grand spécialiste de la poésie populaire, Lahbib Hachlef, qui, tout au long de sa vie, a contribué à l?enrichissement de la vie culturelle algérienne, est, selon M. Taoussa, directeur de l?Office national des droits d?auteurs et droits voisins (Onda), présent à la rencontre, «une véritable encyclopédie de la littérature populaire algérienne. Il est lui-même un patrimoine, une somme culturelle d?une grande valeur et qu?il est fondamental de le perpétuer». Pour pérenniser la pensée de Lahbib Hachlef, aussi riche que constructive, l?Onda a consigné et publié toute la production intellectuelle du chercheur afin d?assurer la continuité de sa pensée à travers les générations. Il est vrai qu?il est nécessaire de penser à un programme d?action pratique et durable mettant en exergue la sauvegarde, la restauration et l?édition des manuscrits, car ils constituent notre mémoire et représentent nos pratiques culturelles. A cet effet, un appel a été lancé aux autorités concernées, notamment à l?onda, pour tenir compte de cette donne et préserver ce fonds littéraire. Lahbib Hachlef a surtout mis l?accent sur l?importance de cette littérature qui, d?année en année, semble, selon lui, s?effilocher pour disparaître à jamais, d?où la nécessité de «réfléchir sérieusement à sauvegarder et restaurer les anciens manuscrits qui font état de la littérature populaire algérienne». La poésie populaire, vieille de plusieurs siècles, présentes des documents historiques, fiables et avérés, complémentaires. Elle apporte des enseignements historiques et des informations précises et précieuses sur un contexte social donné, celui de son inscription dans le temps. Elle agit en complémentarité avec l?histoire. Parler de ce patrimoine de la littérature populaire c?est, d?emblée, s?exprimer sur notre identité. Effectivement, la poésie populaire est un immense réservoir de notre authenticité, venant régir notre personnalité. Il s?agit de notre mémoire, de notre pensée et de notre avenir. Si la poésie populaire algérienne n?est pratiquement plus présente dans le paysage littéraire, donc n?y occupe pas une place de premier choix, c?est seulement parce qu?elle n?est pas vraiment considérée. Autrement dit, nombreux sont ceux (en particulier au sein de l?union des écrivains algériens) qui pensent que la poésie populaire n?est pas une littérature car elle est dite en langue arabe populaire, c?est-à-dire en dialecte, et non pas en langue arabe savante, donc littéraire. Ce préjugé contre la poésie populaire fait que celle-ci est littéralement minoritaire. Une attitude extrémiste de la part de ceux qui enferment ce type de littérature dans une idée étroite et réductrice.